« À 60 ans, ce n’est pas facile de retrouver du boulot. Heureusement que ces salons existent ; ça redonne un peu confiance. Mais ce n’est pas gagné. » Les deux demandeuses d’emploi d’une soixantaine d’années, trop accaparées par leurs recherches, n’en diront pas plus. Ce jeudi 27 novembre, un salon senior a pris place dans les locaux du stade de la Beaujoire, attirant quelque 800 personnes bien au-delà de Nantes.

Sur place, quinze entreprises venues avec 250 offres dans le BTP, l’industrie, le tertiaire, l’agroalimentaire, le numérique, la logistique… Aux manettes du salon, le groupe nantais d’intérim Synergie. « Les jeunes sont le public du travail temporaire. Mais pour les seniors ça peut être l’occasion de remettre le pied à l’étrier et travailler avec des périodes de repos », glisse Patrice Vinet, directeur chez Synergie.

« Trop de stéréotypes »

Le taux de chômage chez les plus de 50 ans ? « Il est de 20 % en France, 14 % en Pays de la Loire. À compétences égales, les seniors ont trois fois moins accès que les trentenaires à un emploi. C’est énorme », expose Alizé Ferré, spécialisée dans l’égalité professionnelle chez Synergie.

Peu importe le report de l’âge de la retraite, le problème numéro un reste la discrimination liée à l’âge. « Trop de stéréotypes », confirme Alizé Ferré. Elle évoque des femmes et des hommes en souffrance, invisibilisés, manquant de confiance, parfois abîmés par le travail, redoutant les entretiens d’embauche. Les seniors ne sont pas aidés : ils ont beau cumuler plusieurs décennies d’expérience, les entreprises françaises continuent de les laisser de côté.

Ce n’est pas le cas d’Anvolia, à La Chapelle-sur-Erdre. Experte en chauffage et en ventilation, l’entreprise dit aimer l’état d’esprit des quinquagénaires et plus. « Ils sont ponctuels, consciencieux, fidèles. On peut compter sur eux, apprécient les ressources humaines d’Anvolia, présentes au salon. On a embauché cette année des alternants en reconversion : ils ont plus de 45 ans. »