Sarkozy ou pas Sarkozy ? Le débat sur la dénomination du parvis de l’hôtel des polices de Nice a relancé celui sur les noms de rue. Le PCF06 propose ainsi des alternatives « pour une toponymie digne des valeurs républicaines ».

Le parvis du futur hôtel des polices, toujours en travaux, jeudi 6 novembre 2025.

Le secrétaire départemental Julien Picot, également candidat à la mairie sur la liste « Unis pour Nice » menée par l’écologiste Juliette Chesnel-Le Roux, justifie : « La mémoire d’une ville s’écrit aussi dans le nom de ses rues. Ils racontent ce que nous choisissons d’honorer : liberté ou autoritarisme, justice ou compromission. »

Il estime que « plusieurs choix interrogent profondément. Comment justifier qu’une ville attachée à la République et à la liberté conserve encore des noms qui rappellent la répression, la collaboration ou la corruption ? »

« L’allée Charles-Pasqua, un homme également condamné, pourrait devenir allée Malik-Oussekine »

Et de lister quelques exemples : « L’avenue Thiers, qui rappelle le bourreau des Communards, pourrait devenir avenue Louise-Michel, hommage à une femme libre et engagée. L’avenue Jean-Médecin, [personnalité] liée à l’implantation du parti fasciste de Jacques Doriot dans notre département [1], pourrait être rebaptisée avenue de la Victoire-contre-le-nazisme. La rue Jacques-Médecin, un homme plusieurs fois condamné, pourrait céder la place à la rue Danielle-Casanova, résistante morte pour la France. Et enfin, l’allée Charles-Pasqua, un homme également condamné, pourrait devenir allée Malik-Oussekine, en mémoire d’un jeune homme victime des violences policières. Ces propositions ne relèvent pas de la polémique, mais d’une exigence de dignité et de fidélité aux valeurs républicaines. Elles traduisent une volonté claire : que Nice rende hommage à celles et ceux qui ont combattu pour la liberté, la justice sociale et la paix. »

Le communiste appelle ainsi le maire Christian Estrosi « à ouvrir un débat public sur la toponymie niçoise, afin que chaque nom de rue soit un acte de mémoire populaire et non un hommage à des figures controversées ou condamnées ».

1. Selon les travaux de l’histoire niçois Ralph Schor, le député-maire de Nice, chef de file de la droite modérée dans le département, n’adhéra pas à ce parti mais facilita son installation, notamment en intégrant dans ses instances plusieurs de ses proches.