On y est. Après les mises en bouche de la semaine, le Festival Culture Bar-Bars entre dans son cœur battant à Rennes. Du vendredi 28 au dimanche 30 novembre, la ville se transforme en archipel de cafés-concerts, de pubs survoltés, de bars associatifs et de lieux hybrides où l’on passe du metal le plus rugueux au gospel a capella, de la techno à la chanson engagée, du drag show aux « chansons sauvages »… sans jamais quitter le tissu urbain rennais.
Voici un tour d’horizon des soirées à partir d’aujourd’hui vendredi.
Vendredi 28 novembre : la grande déflagration des bars
Ce soir, le festival prend toute son ampleur. Si vous avez du mal à choisir, c’est normal : quasiment chaque quartier ou presque a sa nuit Bar-Bars.
Les nuits électro, wave et expérimentales
- Ateliers du Vent – Mourir Bête #44 (59 rue Alexandre Duval, 20h00) Une des propositions les plus aventureuses du week-end : EYE, Tryphème, SQ Mice et la sortie d’usine de Sarah Maï naviguent entre synth-wave, new trip-hop et no-wave. Un plateau taillé pour celles et ceux qui aiment les musiques électroniques de travers, sombres, sensuelles, inclassables.
- Oan’s Pub – Aerosheep Records : Ghost, Flaq & Blaksand (1 rue Georges Dottin, 20h30) Carte blanche au label rennais Aerosheep Records pour une soirée électro / techno qui promet de faire trembler les murs. Idéal pour prolonger l’apéro en virée dancefloor.
- Grabuge – Suze Tonic (24 avenue Jules Maniez, 21h00) Pour les amateurs de French touch et d’électro house, direction Grabuge : une soirée calibrée pour ceux qui veulent du beat, mais dans un bar où l’on se parle encore entre deux morceaux.
- Nebula – Conoki & Wasaaï (2 rue Saint-Melaine, 21h00) Une nuit sous le signe techno / trance dans ce bar à la programmation pointue : tempo qui monte, basses profondes, ambiance club… mais version micro-lieu.
Rock, punk, metal : Rennes joue fort
- SYNTHI – OROBORUS + Dusk of the Idols (2 rue de Châteaudun, 20h00) Soirée metal death progressif pour nuques solides : guitares tranchantes, ambiances sombres, énergie frontale. Parfait pour rappeler que Bar-Bars, c’est aussi une fête des musiques extrêmes.
- Uzine – Festival Métal Samaïn (13 quai Lamennais, 20h30) Le rendez-vous metal du soir, version Samaïn : amplis poussés, riffs incandescents et ambiance de cave électrique. Un des spots les plus bruyants – et chaleureux – du week-end.
- Court – 103 SP (18 rue de Penhoët, 20h30) Rock alternatif dans l’intimité de Court : une formation à découvrir de près, dans un lieu qui assume son côté micro-scène de quartier.
- Melody Maker – Man’n Sin & U.F.O and Cows (14 rue Saint-Melaine, 21h00 puis 22h00) D’abord modern metal avec Man’n Sin, puis punk rock avec U.F.O and Cows : guitare, sueur, énergie brute dans ce bar qui reste l’un des QG rock de la ville.
- Dimanche Bistrot – Cran d’Arrêt (24 rue d’Antrain, 21h00) Une soirée estampillée nouvelle scène rennaise : live + DJ, punk et autres turbulences électriques dans ce bistrot qui porte magnifiquement mal son nom – ici, le dimanche commence dès le vendredi soir.
Pop, hip-hop, groove et nuits éclectiques
- Bières, Feuille, Ciseaux – Dégustation Skumenn & Lord Ringard + DJ Dupont / DJ Riri (2 passage du Trégor, 20h00 et 20h00) D’abord une dégustation de bières locales Skumenn en compagnie de Lord Ringard et de sa musique aérienne, puis un set commun de DJ Dupont & DJ Riri entre pop, hip-hop, electro et années 70. Bar à tout faire, soirée à tout boire.
- Black Bear – Kermesse Party (40 rue de Saint-Malo, 21h00) Hip-hop 80’s, sons destroy, ambiance récré de fin de trimestre pour adultes : la Kermesse Party promet plus de pogo que de chamboule-tout, mais la même joie de foutre le bazar.
- Ty Anna Tavarn – Duck Makers (19 place Sainte-Anne, 21h00) Plongée dans un bain 70’s, vintage, deep funk : la place Sainte-Anne version groove, avec ce bar qui reste un pilier des nuits rennaises.
- Papier Timbré – The Real Meaning of Life (39 rue de Dinan, 21h00) Une belle promesse : post-punk et shoegaze dans l’un des lieux les plus attachés à la poésie et aux musiques singulières.
- Bistrot de la Cité – Food Fight + DJ set Serge Vicieux & Little King David (7 rue Saint-Louis, 21h00 puis 22h30) Le Bistrot fait ce qu’il sait faire de mieux : enchaîner power pop, punk, DJ set, garage et glam punk. On y entre pour un morceau, on en ressort trois heures plus tard.
Paroles, poésie, performances
- Sablier – Shelly Allone (70 rue Jean Guéhenno, 20h30) Une proposition poésie afro trans qui mêle texte, voix, présence scénique : Bar-Bars côté spoken word, loin des codes purement musicaux.
- Reine de Cœur – « C’est la première fois » – Les Salopettes (48 rue de Saint-Brieuc, 20h30) Théâtre d’impro et spectacle participatif : parfait pour celles et ceux qui veulent rire, réagir, et voir la scène se construire en direct.
Samedi 29 novembre : friperie, hardcore, gospel et nuits sans frontières
Le samedi, la ville reste en orbite Bar-Bars mais change de visage : plus de transversalité, des propositions parfois plus radicales, parfois plus familiales.
- Bières, Feuille, Ciseaux – Friperie (2 passage du Trégor, 14h00) Après la soirée, place au vide-dressing : sape vintage, fripes et trouvailles textiles. Parce que la culture de bar, c’est aussi un style.
- SYNTHI – DJ °Z & DJ Groin (2 rue de Châteaudun, 20h00) Soirée sous acide : post happycalyptek, noise, ambient, dub, speedcore, breakcore. Ici, on branche les neurones sur le 220V.
- Uzine – Soirée Hardcore (13 quai Lamennais, 20h30) Après le metal, le hardcore : guitares plus rapides, ambiance plus brutale, mais toujours le même plaisir de se retrouver serrés au pied de la scène.
- Sablier – S.O.U.L (70 rue Jean Guéhenno, 20h30) Un moment suspendu : gospel, a capella, ensemble vocal. Chœurs, harmonies, frissons – un contrepoint lumineux aux décibels des autres lieux.
- Black Bear – CESS (40 rue de Saint-Malo, 21h00) Soirée calypso, caribéenne, dancehall : percus, voix, chaleur. L’antidote idéal au crachin de novembre.
- Dimanche Bistrot – Kerviniou Recordz (24 rue d’Antrain, 21h00) Label night entre dub, new wave, indus, noise : la face la plus déviante et excitante de la musique rennaise.
- Petit Bar – OPA (18 place Sainte-Anne, 21h00) DJ set techno bass, acid, Europe dans ce haut lieu du centre-ville : intime, dense, toujours vivant.
- Marquis de Sade – Xarpie puis Knifecrime (39 rue de Paris, 21h15 puis 22h00) Grunge d’abord, puis garage punk : riffs crasseux, énergie brute, lumière tamisée. Le rock, ici, n’a pas prévu de s’assagir.
- Melody Maker – Hall 21 puis DJ Konstroy (14 rue Saint-Melaine, 21h00 puis 22h00) Indie rock en live, puis DJ set coldwave : la soirée idéale pour ceux qui aiment les guitares mais aussi les synthés glacés.
- Grabuge – Tom Nelson B2B Abile, puis Klass Sirius et Flora (24 avenue Jules Maniez, à partir de 20h30) House, techno, ambient, breakbeat, progressive house, trance : un véritable marathon électronique en plusieurs épisodes.
Dimanche 30 novembre : drag, rock alternatif et chansons sauvages
Le dimanche, Bar-Bars ne se contente pas d’un simple « after ». Il clôt son week-end rennais en beauté, avec une programmation qui vaut à elle seule le déplacement.
- Marquis de Sade – The Boulet Brother’s Dragula (39 rue de Paris, 19h00) Show drag et watch party : l’univers extravagant de Dragula débarque dans un bar rennais. Maquillages, looks, performances : la culture drag trouve naturellement sa place dans Bar-Bars.
- Brewklyn – Sinbad, Excellento, Megadef (8 rue Nicolas-Joseph Cugnot, 20h00, 21h00, 22h30) Trilogie finale : rock alternatif avec Sinbad, « chansons sauvages » avec Excellento, puis doom festif avec Megadef. Trois ambiances, un même fil : le goût des musiques qui sortent des rails.
- Ty Anna Tavarn – Ajimsa (19 place Sainte-Anne, 21h00) Musique sans frontière pour fermer le ban : influences multiples, rythmes métissés, énergie généreuse. Une très belle manière de dire au revoir au festival… jusqu’à l’année prochaine.
Comment en profiter ?
- Faites votre carte personnelle : choisissez un quartier (Sainte-Anne, Saint-Malo, Saint-Melaine, centre-ville) et construisez votre propre « tournée des bars ».
- Arrivez un peu en avance : les lieux sont petits, l’ambiance est meilleure quand on peut encore respirer.
- Osez l’inconnu : Bar-Bars est fait pour ça. Poussez la porte d’un bar dont vous n’avez jamais entendu parler, laissez-vous surprendre.
À partir de ce vendredi, Rennes se vit bar par bar. À vous de choisir la bande-son de votre week-end.
Nolwenn Denis est correspondante de presse en Ille-et-Vilaine