La grippe fait son grand retour dans le paysage hivernal.N’attendez pas le début de l’épidémie pour vous faire vacciner ! © Freepik

L’Hexagone entre dans la période critique où les virus respiratoires s’entremêlent, avec l’arrivée d’une nouvelle souche du virus H3N2. Selon le bulletin de Santé publique France (SPF), l’Île-de-France, la Normandie et la Nouvelle-Aquitaine sont désormais en phase pré-épidémique. Plus loin, Mayotte a déjà basculé en phase épidémique de grippe depuis plusieurs semaines.

Dans le reste du territoire, les indicateurs sont décrits comme « à leur niveau de base », mais en progression. La France n’est donc pas encore en pleine épidémie, mais la dynamique laisse peu de place au doute.

Les consultations pour infections respiratoires aiguës (IRA) atteignent environ 165 cas pour 100 000 habitants en semaine 47, un niveau considéré comme classique pour la saison. L’épidémie n’est donc pas généralisée… mais le moteur chauffe.

Grippe : le poids de l’hiver précédent plane encore

S’il existe aujourd’hui une prudence dans les propos des épidémiologistes, c’est que la saison 2024-2025 a marqué les esprits.

Ce n’était pas seulement une « grosse grippe ». La saison dernière a été marquée par une co-circulation inédite de trois virus grippaux : A(H1N1)pdm09, A(H3N2) et B/Victoria, une première depuis plus de dix ans.

Et résultats, une pression hospitalière répartie sur toutes les classes d’âge, des enfants aux seniors.

Épidémie de grippe : que montrent les indicateurs actuels ?  Une circulation encore modérée, mais sous surveillance

Pour l’instant, la grippe ne déferle pas sur la France. Les données de Santé publique France et du réseau Sentinelles indiquent une activité encore modeste, mais les courbes suivent une tendance que les épidémiologistes ne connaissent que trop bien.

Comme chaque début d’hiver, la maladie s’installe d’abord dans le paysage viral de manière diffuse, avant de potentiellement accélérer.

Les infections respiratoires aiguës en hausse

Le premier signal, visible dans les cabinets médicaux, est la progression des infections respiratoires aiguës (IRA). Les médecins reçoivent davantage d’enfants fébriles, congestionnés, toussant davantage que les semaines précédentes. 

Rien qui ressemble à une flambée pour le moment, mais une hausse régulière, suffisamment nette pour indiquer que les virus respiratoires s’activent. Ce n’est pas encore de la grippe à grande échelle, mais cette agitation virale crée un environnement propice à sa montée en puissance.

Un paysage viral déjà très chargé

L’hiver 2025-2026 se caractérise aussi par une co-circulation virale dense. Les rhinovirus restent omniprésents, la bronchiolite du nourrisson continue d’alimenter des passages aux urgences pédiatriques, et le Covid-19 circule toujours par vagues irrégulières. À ces virus déjà bien installés s’ajoutent désormais les premiers cas confirmés de grippe.

Ce mélange complique la tâche des médecins. Les symptômes se superposent, les diagnostics s’entrecroisent et la fréquentation des cabinets augmente mécaniquement. Dans ce brouhaha viral, la grippe peut trouver l’occasion d’accélérer plus vite qu’on ne le croit.

La vaccination contre la grippe : une arme simple mais sous-utilisée

La campagne vaccinale 2025-2026, lancée mi-octobre, cible prioritairement :

Pour rappel, la grippe provoque chaque année en France entre 2 et 6 millions d’infections, autour de 9 000 décès, et plus de 20 000 hospitalisations en moyenne selon Santé publique France et l’Institut Pasteur.

Or, la couverture vaccinale reste toujours très insuffisante. Autour de 45 % seulement chez les personnes ciblées la saison dernière, bien en dessous des objectifs. Une fragilité collective qui pèse lourd lorsque les virus circulent tôt. La france compte bien renforcer la vaccination pour cet hiver.

Épidémie de grippe : faut-il s’inquiéter pour les semaines à venir ?

Pas de panique, mais pas de relâchement. Les données actuelles ne suggèrent pas une épidémie d’une ampleur exceptionnelle, pas encore. Mais les ingrédients d’une hausse notable sont réunis :

  • un froid précoce,
  • des rassemblements de fin d’année,
  • une couverture vaccinale imparfaite,
  • une progression déjà tangible dans trois régions,
  • et le précédent d’un hiver 2024-2025 inhabituellement sévère.

Les épidémiologistes rappellent que le passage en épidémie peut survenir rapidement. En une à deux semaines, si la circulation s’intensifie.

À SAVOIR

Selon Santé publique France, le virus A(H3N2) fait partie des souches majoritaires en ce début de saison, aux côtés du A(H1N1). Les variants détectés, dont les souches H3N2 actuellement en circulation, correspondent bien à ceux intégrés dans le vaccin 2025-2026.

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