Alors que députés et sénateurs ne sont pas parvenus à s’accorder sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, la CGT appelle, avec FSU et Solidaires, à une mobilisation le mardi 2 décembre, à Saint-Etienne et Roanne. Les syndicats attendent « une rupture » face à une situation qu’ils estiment dégradés.
©Hôpital du Gier.
« On s’est dit que l’on avait intérêt à rejoindre cette mobilisation, contre l’austérité, pour nos salaires », explique Hervé Perret, secrétaire général USD CGT santé et action sociale Loire. Mardi 2 décembre, plusieurs syndicats (CGT, FSU, Solidaires) appellent à une journée de mobilisation nationale. Dans ce cadre, l’Union syndicale départementale CGT santé action sociale de la Loire a décidé de rejoindre le mouvement. « Le futur budget nous envoie des signaux très négatifs, alors que l’on attend une vraie rupture. Quand on fait le bilan de l’après Covid, on se dit que ce n’est pas possible. C’est pourquoi il faudrait qu’on se mobilise comme en 2019, juste avant la crise sanitaire ».
Un défaut d’attractivité
La CGT estime que la situation s’est globalement dégradée, malgré le Segur de la santé et quelques avancées positives. « Il y a eu la revalorisation de 183 euros, mais il a fallu se battre pour l’obtenir pour la grande majorité des soignants et la revalorisation du point d’indice, mais cela n’a pas été financé correctement, parce que ça a reposé sur les établissements et donc creusé le déficit des hôpitaux, pointe Hervé Perret. Quant aux lits supplémentaires, aux effectifs… on n’a rien vu de tout ça ».
En cause notamment, des difficultés de recrutement liées au numerus clausus, ainsi qu’au déficit d’attractivité face aux moyens déployés par les établissements privés. Pour le syndicat, il est indispensable de rendre l’hôpital public plus attractif, car de plus en plus de personnes renoncent aux soins. « Cela va finir par coûter plus cher à tout le monde ».
Mobilisation mardi
En parallèle, il estime que ce défaut d’attractivité ne suscite pas des vocations auprès des jeunes, que l’on tend à dégoûter du métier en fermant des services. « Aujourd’hui, les jeunes ont une relation différente au travail, et ceux qui nous gouvernent ont une vision trop entreprise. Le patient n’est pas un produit, alors que pour la même pathologie, on ne va pas avoir besoin de la même prise en charge. On a besoin de plus d’humanité en Ehpad. On n’a plus le temps de perdre du temps avec les patients, sachant qu’ils vont être de plus en plus nombreux ».
Pour Hervé Perret, il est possible d’augmenter le budget de la Sécurité sociale de 7 %, par exemple en appliquant la taxe Zucman. Concernant les aides aux entreprises, la CGT propose de trouver une marge et d’aider celles qui en ont besoin uniquement, pour pouvoir en redistribuer une partie à la santé. C’est pour toutes ces raisons qu’ils se mobiliseront mardi à 10 h 30, devant la Bourse du travail à Saint-Etienne, et devant le tribunal à Roanne, avant, peut-être, d’autres mobilisations à venir.