Un cap franchi. Le forfait au mois du Pass Navigo, actuellement de 88,80 euros, atteindra probablement les 90,80 euros au 1er janvier 2026. L’autorité organisatrice des transports dans la région francilienne, Île-de-France Mobilités, annonce une augmentation de deux euros pour l’an prochain, soit une hausse de 2,30 %. La proposition reste à valider durant un conseil d’administration le 10 décembre, tout comme la hausse de 22 euros du Pass Navigo annuel, passant 978,80 euros à 998,80 euros l’an prochain.

Le ticket à l’unité connaît également une élévation du prix : 2,55 euros en 2026, contre 2,50 euros actuellement. La hausse ne peut pas dépasser l’inflation plus 1 %, précise le communiqué de IDFM. La présidente de la région Valérie Pécresse explique ces décisions par le « coût important » des agrandissements et des modernisations du réseau de transports en Île-de-France. Cette évolution tarifaire est prévue depuis 2023, à la suite d’un accord signé entre IDFM et le gouvernement en place à l’époque, sous couvert de financer, par exemple, l’ouverture de nouvelles lignes de métro, comme la ligne 15.

Des hausses de tarifs dénoncées

Île-de-France Mobilités soutient aussi que « l’objectif est de répartir » cette hausse « sur l’ensemble des acteurs », tels que l’État, les collectivités, les entreprises et les usagers « de manière équitable ». En fonction des employeurs, le Pass Navigo est remboursé entre 50 % et 100 % pour les salariés.

Si le Medef n’y voit point de scandale, le prix n’étant même « pas assez élevé » selon un article de La Tribune, les associations des usagers, comme la Fédération nationale d’associations d’usagers des transports (Fnaut), déplorent une politique « déconnectée ». « Ces augmentations considérables, dans des proportions inédites depuis la création de la tarification unifiée en 1975, pèsent lourdement sur le pouvoir d’achat », abondent les élus communistes de la région dans un communiqué rappelant les précédentes hausses « de + 2,6 % en 2024 et + 2,8 % en 2025 ».

« C’est une succession de mauvais choix politiques », accuse de son côté, au micro de France 3 Paris Île-de-France, Céline Malaisé, la présidente du groupe Gauche Communiste, Écologiste et Citoyenne à la région. « Des solutions restent sur sa table pour épargner les usagers bien que le gouvernement et la Présidente de Région aient préféré ponctionner les usagers massivement et réduire simultanément la part du financement des entreprises dans les recettes d’Île-de-France Mobilités », ajoute le groupe dans son communiqué.

« Le coût de la privatisation, notamment des bus de la RATP, qui vont basculer dans des opérateurs privés, est extrêmement élevé, ajoute-t-elle. Il est de 4,9 milliards d’euros et le pic d’endettement s’élève à 3,1 milliards pour l’année 2026 », complète Céline Malaisé. Y mettre un terme permettrait d’éviter de puiser sans fin dans les poches des usagers.

Oui, on s’en doute : vous en avez assez

Voir ces messages d’appel au don, ça peut être pénible. Nous le savons. Et on doit bien vous avouer que nous préférerions ne pas avoir à les écrire…

Mais voilà : c’est crucial pour l’Humanité. Si ce titre existe toujours aujourd’hui, c’est grâce au financement régulier de nos lectrices et lecteurs.

  • C’est grâce à votre soutien que nous pouvons exercer notre métier avec passion. Nous ne dépendons ni des intérêts d’un propriétaire milliardaire, ni de pressions politiques : personne ne nous dicte ce que nous devons dire ou taire.
  • Votre engagement nous libère aussi de la course aux clics et à l’audience. Plutôt que de chercher à capter l’attention à tout prix, nous choisissons de traiter les sujets que notre rédaction juge essentiels : parce qu’ils méritent d’être lus, compris, partagés. Parce que nous estimons qu’ils vous seront utiles

À l’heure actuelle, moins d’un quart des lectrices et lecteurs qui viennent plus de 3 fois sur le site par semaine nous aident à financer notre travail, par leur abonnement ou par leurs dons. Si vous voulez protéger le journalisme indépendant, s’il vous plaît, rejoignez-les.