Après plus d’un an de silence, la maman de Tessa Raimbault a accepté de se confier à ICI Loire Océan. On a appris cette semaine que l’homme suspecté d’être à l’origine de la mort de la lycéenne doit être jugé le 5 janvier. Soit plus de sept ans après le drame qui avait marqué le vignoble nantais.

C’est une date importante qui a été annoncée en milieu de semaine pour un drame qui a marqué le vignoble nantais. Une affaire avec de nombreux rebondissementsLe 5 janvier prochain, devant le tribunal correctionnel de Nantes, sera jugé l’homme, suspecté d’être à l’origine de la mort de Tessa Raimbault, 17 ans.

Le drame remonte au 20 décembre 2018, vers 19h30, alors qu’il fait nuit et qu’il pleut sur la commune de Saint-Julien-de-Concelles, près de Nantes. La lycéenne est renversée par un engin de chantier. Le conducteur prend la fuite et reste longtemps introuvable. L’affaire doit donc être jugée un peu plus de sept ans après les faits. Pendant plus d’un an, la maman de Tessa n’a plus voulu prendre la parole. Florence Jouve a décidé de se confier à ICI Loire Océan.

Ces sept dernières années représentent un véritable ascenseur émotionnel, décrit Florence Jouve. « Cette semaine, ça a été, comme ces sept dernières années. Des montées, puis des redescentes. Les larmes sont montées tout de suite. J’ai eu le souffle coupé parce que cette nouvelle, je l’attends depuis tellement, tellement longtemps que ouf ! C’est comme si quelque chose lâchait à l’intérieur de moi, quelque chose qui était retenu depuis sept ans. J’ai toujours su que ça arriverait un jour, mais je dois dire que ma foi a été mise longtemps à rude épreuve. C’était devenu presque insupportable. Cette procédure m’abîmait trop. Le temps de la justice est là, on sait comment ça se passe, un dossier en remplace un autre, etc, etc. Mais ça n’en demeure pas moins que, pour nous, familles des victimes, l’attente est là. C’est ce qu’il y a de pire, l’attente et le silence. »

La promesse faite à Tessa

Que l’enquête progresse, aboutisse à un procès, Florence Jouve explique en avoir fait la promesse à sa fille. « C’est important pour moi parce que c’est ce qui m’a tenue debout et c’est ce qui m’a tenue en vie les premiers mois, les premières années. Ce truc de me dire qu’il y avait une raison pour laquelle je devais me battre. J’ai promis à Tessa d’aller jusqu’au bout. Quoi qu’il se passe, j’ai toujours eu la conviction profonde, depuis le départ, je n’ai jamais douté. Même si le premier enquêteur nous a dit qu’il ne fallait pas se faire d’illusions ou que les gens, autour de nous, nous disaient « il faut que tu lâches, il faut te faire une raison, moi, j’y ai toujours cru et je n’ai jamais rien lâché », explique Florence Jouve.

Avec Christophe, le papa de Tessa, ils ont fait face à une enquête longue avec de nombreux rebondissements. L’enquête est refermée fin 2022, faute de suspect, et notifiée à la famille quelques mois plus tard. La maman de Tessa accepte alors de participer à l’émission de M6 « Appel à témoins », à la mi-juin 2023. Un homme contacte alors les gendarmes pour dénoncer l’un de ses amis. Une interpellation plus de quatre ans après la mort de Tessa. Cet homme, originaire de Saint-Julien-de-Concelles, comme Tessa, avoue son implication avant de revenir sur ses aveux quelques semaines plus tard.

« Je maintiens le fait que je n’ai pas de colère contre lui », Florence Jouve au sujet du suspect

Et il y a quelques jours, avant que la date du procès ne leur soit communiquée, les parents de Tessa apprennent que le suspect est retourné en prison. En octobre, sur une route de Vendée, il est contrôlé ivre au volant d’une voiture alors qu’il avait interdiction de conduire dans le cadre de son contrôle judiciaire.

Florence Jouve ne veut pas accabler le jeune homme, âgé aujourd’hui de 27 ans : « je ne sais pas quoi penser. Il savait qu’il prenait le volant alors que c’était interdit. Il savait qu’il violait son contrôle judiciaire avec en plus de l’alcool. Qu’il assume ses responsabilités. Mais, je suis très en compassion par tout ce qu’il a traversé et je maintiens le fait que je n’ai pas de colère contre lui. » Elle espère que « le procès permettra à chacun de s’exprimer, que ce sera un moment réparateur. Il faut que tout ça se termine. »