Par

Julien Sournies

Publié le

28 nov. 2025 à 15h50

C’est une décision qui a du mal à passer en Auvergne. Ce jeudi 27 novembre 2025, la SNCF a annoncé l’ouverture en 2027 d’une liaison TGV quotidienne entre Lyon et Bordeaux en cinq heures environ, dont le tracé évitera le Massif central.

Après Florent Menegaux, PDG du groupe Michelin dont le siège est à Clermont-Ferrand, Stéphanie Picard, qui dirige le collectif « les usagers du train Paris-Clermont », c’est au tour d’Olivier Bianchi de prendre la parole face à une annonce qu’il vit comme un énième « mépris de notre région et de ses habitants ».

« Comme tous les Français, les Auvergnats paient des impôts »

« Une fois encore, une occasion de mieux desservir le Massif central est évitée. Ce déclassement n’est plus tolérable », déplore le maire socialiste de Clermont-Ferrand dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux.

Dans sa critique, Olivier Bianchi pointe par ailleurs du doigt une certaine inégalité de traitement face à un impôt pourtant national.

« Comme tous les Français, les Auvergnats paient des impôts. À ce titre, ils doivent bénéficier de services semblables, y compris en termes d’aménagement du territoire. Cette réouverture nécessitera la rénovation de certains tronçons, mais ces investissements sont des investissements structurants et d’avenir », martèle-t-il.

« Il faut construire le maillage que les Français attendent »

Outre un traitement à géométrie variable de la population, le candidat à sa propre succession aux prochaines élections municipales regrette aussi une « étoile ferroviaire » uniquement tournée vers Paris. « Il faut construire le maillage que les Français attendent, en témoigne le succès de la seule liaison ferroviaire de l’est à l’ouest Nantes-Lyon dont la fréquentation ne cesse d’augmenter », estime l’élu.

Depuis 2014, la liaison Intercités Bordeaux-Lyon par un train d’équilibre du territoire a été supprimée. C’est-à-dire qu’il n’existe plus aucun moyen, notamment pour les Clermontois et plus largement les Auvergnats, de relier de façon directe Bordeaux, Limoges ou encore Saint-Étienne.

Olivier Bianchi
Maire de Clermont-Ferrand

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Outre cet affront pour les villes de province, Olivier Bianchi met également en lumière un potentiel de liaison gâché. « En reliant directement les aires urbaines de Bordeaux, Limoges, Clermont-Ferrand, Saint-Étienne et Lyon, c’est une population totale de près de 5 millions de Français qui serait enfin connectée », liste le maire.

Ce dernier appelle ainsi l’État à jouer « son nouveau rôle planificateur », car « le train, c’est bon pour le climat, c’est bon pour nos industries, c’est bon pour l’attractivité de nos territoires ».

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