Le président Volodymyr Zelensky a limogé ce vendredi son chef de cabinet, Andriï Iermak, considéré comme son bras droit et l’un des hommes les plus influents d’Ukraine, après la perquisition de son logement par les enquêteurs de l’agence anticorruption.

Cette démission, qui risque de déstabiliser la présidence, arrive à un moment très difficile pour l’Ukraine, alors que ses soldats sont à la peine sur le front et qu’elle négocie avec les États-Unis sur un plan visant à mettre fin à quatre ans de guerre avec la Russie.

Âgé de 54 ans, Andriï Iermak était justement à la tête de la délégation ukrainienne pour ces pourparlers et l’un des membres les plus importants de l’équipe du président Zelensky. Sa démission intervient deux semaines après la révélation d’un scandale de corruption d’ampleur dans le secteur énergétique, déjà mis à mal par les bombardements russes.

« Le chef du cabinet, Andriï Iermak, a présenté sa démission », a annoncé Volodymyr Zelensky dans son message quotidien à la population diffusé sur les réseaux sociaux, le remerciant d’avoir « toujours représenté la position de l’Ukraine » et « toujours adopté une position patriotique ».

Il a précisé qu’il s’entretiendrait samedi avec les personnes susceptibles de remplacer Andrïi Iermak à la tête de la présidence. Un décret de Volodymyr Zelensky a validé dans la foulée sa démission. Le président a appelé les Ukrainiens à « ne pas perdre (leur) unité », alors que de nombreuses voix s’interrogeaient depuis quatre ans sur l’influence croissante d’Andrï Iermak sur le président, qualifiés par certains d' »hypnotique », et sur son contrôle des accès à Volodymyr Zelensky.

Dans la matinée, l’agence anticorruption ukrainienne (NABU) et le parquet spécialisé dans ces affaires (SAP) avaient mené des perquisitions au domicile d’Andriï Iermak, sans préciser pour quelle raison. Andrïi Iermak, nommé à la présidence en 2020, deux ans avant le début de l’invasion russe de l’Ukraine, avait confirmé ces fouilles et assuré coopérer « pleinement » avec les enquêteurs.

Ces perquisitions sont liées, selon des députés d’opposition, à l’un des pires scandales de corruption de la présidence Zelensky, qui avait mené début novembre à la destitution de deux ministres et à plusieurs arrestations. Le NABU avait alors mis au jour un « système criminel », orchestré selon les enquêteurs par un proche du président, qui a permis de détourner environ 86 millions d’euros dans le secteur énergétique.