Résultats en hausse, offre domestique solide et formules « easyJet Holidays » en plein essor : la compagnie low cost britannique continue sa trajectoire ascendante à Nice.

À quelques mois de son 30e anniversaire sur le tarmac niçois, où elle a établi une base depuis 13 ans, EasyJet affiche des chiffres record.

Pour l’exercice 2024-2025 clos fin septembre, la compagnie a transporté 93,4 millions de passagers sur l’ensemble du réseau (+3 % par rapport à 2024) et enregistré un bénéfice avant impôts de 665 millions de livres sterling, soit près de 700 millions d’euros.

« La ponctualité et l’expérience client sont en nette amélioration grâce à nos investissements dans les opérations et la technologie, souligne Réginald Otten, directeur général adjoint pour la France. 80 % des clients de la compagnie se disent satisfaits, un niveau inédit depuis plus de dix ans. »

Le succès passe également par « easyJet Holidays », le produit combinant vol et hôtel lancé depuis un an et demi en France, notamment à Nice.

La compagnie y réalise déjà plus de 200 millions de livres de bénéfices et vise 450 millions d’ici 2030.

Première compagnie de l’aéroport niçois avec 31 % de parts de marché

Nice reste au cœur de cette réussite. La compagnie y exploite 53 lignes vers 49 destinations, avec cinq Airbus A320 basés sur place et 266 salariés français.

Avec 31 % de parts de marché, elle devance Air France et confirme son statut de première compagnie sur l’aéroport Nice-Côte d’Azur.

Les lignes vers l’Italie, l’Espagne, la Grèce, le Maroc et le Royaume-Uni rencontrent un franc succès, tandis que la navette Nice-Paris (jusqu’à 12 vols par jour) reste le pilier du réseau et que d’autres fréquences pourraient voir le jour pour répondre à une demande en hausse.

La Côte d’Azur, structurellement enclavée, pousse la compagnie à maintenir une offre domestique robuste, qui pèse un tiers de ses lignes niçoises.

Nantes, Lyon, Bordeaux ou Lille comptent parmi les liaisons les plus fréquentées. Mais la hausse de la TSBA (taxe de solidarité sur les billets d’avion), passée de 2 à 7,50 euros, vient perturber cet équilibre : « Cette fiscalité nous inquiète beaucoup note Réginald Otten. Elle fragilise les vols intérieurs. Nous conservons la connectivité parce que nous sommes installés de longue date et que nous absorbons une partie des coûts. Mais cette taxe n’aide pas du tout. »

Des retards liés au contrôle aérien

Les difficultés majeures restent aussi liées aux retards liés au contrôle aérien (1). « Chaque vol annulé ou retardé a un coût énorme : hébergement, remboursement… », précise le dirigeant.

En France, un vol subit en moyenne 5,6 fois plus de retards que dans le reste de l’Europe, pour un coût estimé à 813 millions d’euros pour les compagnies en 2025.

Et à Nice plus qu’ailleurs en France. L’aéroport Nice Côte d’Azur est le deuxième qui enregistre le plus de retards, au départ des vols, derrière Paris-Charles-de-Gaulle, selon un classement de la société Flightright.

Le ministre des Transports Philippe Tabarot a annoncé, il y a quelques semaines, une trentaine de contrôleurs aériens supplémentaires à Nice dans les trois ans à venir.

« L’été 2025 a été particulièrement pénible, confie le directeur général adjoint d’easyJet pour la France. Les trois jours de grève (des contrôleurs aériens, Ndlr) de juillet ont représenté 17 millions d’euros de coût pour la compagnie. Au total, easyJet a dû annuler 660 vols liés aux perturbations à Nice. Nous espérons que la saison prochaine ne sera pas à nouveau impactée. Et elle commence dès fin mars. Il va falloir être vigilant sur ce point-là. Au-delà des vols et des perturbations pour les compagnies aériennes, c’est l’économie touristique qui en souffre. »

Malgré ces obstacles, easyJet affiche sa confiance en l’aéroport niçois. Y compris sur la sécurité des vols, une problématique mise en exergue à la suite de l’incident survenu en septembre entre un avion easyJet et un appareil Nouvelair : « Nice reste un aéroport très sûr historiquement. Sur cet incident une enquête du BEA est en cours et, en étant concernés par cet incident, nous y participons. »