À l’annonce du décès de Guy Marchand le
15 décembre 2023, nombre d’admirateurs ont été peinés. L’acteur
n’avait jamais caché ses graves problèmes d’argent.

Guy Marchand : une carrière
brillante, un destin tourmenté


Guy Marchand
s’en est allé le 15 décembre 2023, à l’âge de 86
ans, a annoncé sa famille à l’AFP.
L’homme avait commencé sa carrière
au début des années 1970 et
s’était imposé comme une figure marquante du cinéma et de la
télévision française. Il restera notamment dans les mémoires comme
l’interprète de Nestor Burma, le détective mythique de la
série éponyme qu’il a incarnée de 1991 à 2003. Dans les années
2020, une nouvelle génération a pu le découvrir dans la deuxième
saison de la série Dix pour Cent, où il jouait son propre
rôle.

Sa voix remarquable, chaude et reconnaissable, lui avait aussi
permis de lancer plusieurs albums. Le dernier, Né à
Belleville, est sorti en 2020. Malgré ce palmarès, l’acteur
n’a jamais caché que
sa vie personnelle
et ses choix
l’avaient souvent
placé « dans le rouge ».

Quand le succès ne suffit pas : les aveux douloureux de
Guy Marchand

En 2019, dans un entretien accordé à
Voici
, Guy Marchand n’a pas mâché ses mots pour
évoquer sa situation financière : « Je suis
dans le rouge avec ma retraite, les impôts à la source, la façon
dont je dépense mon argent et ma passion pour les voitures
américaines ! Ils sont vraiment sympas mes banquiers, je leur dis
de me faire confiance, qu’on n’est jamais à l’abri d’un triomphe
! »

Il confiait alors l’angoisse de vivre constamment avec
des appels réguliers de son banquier : « Chaque
semaine, j’ai un appel téléphonique de mon banquier à Cavaillon. Il
m’annonce que je suis à découvert. Je lui confirme que c’est
exact ». Dans une autre interview, il revenait sur ses
années de gloire et sur les revers
qu’elles n’avaient pas
toujours compensés : « Il était temps que je tourne à nouveau,
parce qu’on est fauchés. J’ai gagné beaucoup d’argent sur les
Nestor Burma mais j’ai tout dépensé. Les chevaux. Les voitures.
Les femmes […] Et je n’ai pas eu des salaires de star. Je suis un
touriste ».

Il n’hésitait pas non plus à critiquer l’industrie
télévisuelle
, accusant la télévision d’avoir freiné sa
carrière : « La télé la détestait, elle m’a arrêté plusieurs
fois. Elle m’a renvoyé, elle m’a sanctionné mais je suis toujours
resté là […] Ça énervait pas mal de c*ns mais moi ça m’amusait
beaucoup ». À travers ces mots, transparait un goût de liberté
et d’excès, mais aussi une forme de lucidité sur les
conséquences.

Un décès qui ravive le souvenir d’un homme de
passions

Avec la disparition de Guy Marchand, c’est une personnalité
entière qui s’éteint : un comédien, un chanteur, un homme qui
aimait « vivre largement »,
quitte à finir « fauché »
. Son histoire rappelle que
succès et notoriété ne sont pas toujours synonymes de stabilité.
Son départ incitera peut-être certains à redécouvrir ses œuvres (la
série Nestor Burma, ses films, sa voix) mais aussi à regarder avec
humanité ceux qui, malgré la célébrité, ont parfois dû faire face à
leurs démons.