Icône populaire de la chanson française, la chanteuse franco
italienne Hélène Ségara actuellement dans Star à
domicile. Révélée au grand public par son rôle d’Esmeralda dans la
comédie musicale Notre-Dame de Paris, elle a enchaîné les
succès avec des titres comme Il y a trop de gens qui
t’aiment ou Elle, tu l’aimes et s’est imposée comme
une figure incontournable.

Derrière la voix puissante et le sourire chaleureux, une
interview donnée en 2015 continue pourtant de coller à son nom.
Invitée à revenir sur une déclaration de 2012 autour des
Restos du coeur et des automobilistes en Mercedes,
l’artiste a alors associé, en quelques mots, ces véhicules à la
communauté des gens du voyage. Ces propos ont
déclenché un tollé et relancé le débat sur son rapport aux
stéréotypes, loin de la douceur que son public lui prête souvent.
Depuis, cette phrase ne l’a jamais vraiment quittée.

Quand les propos d’Hélène Ségara sur les gens du voyage
dérapent

En 2012, dans les colonnes de Paris Match, la chanteuse évoque
les distributions de repas et affirme : « Les gens ne doivent pas
devenir des assistés. Ceux qui viennent en Mercedes chercher leur
panier aux Restos du coeur, c’est pas tolérable ». Cette formule
vise, selon elle, ceux qu’elle estime abuser de la générosité des
Restos, et elle restera gravée dans l’esprit de plusieurs auditeurs
et journalistes. Quelques années plus tard, le journaliste Philippe
Vandel décide d’y revenir avec elle pour obtenir des
précisions.

En 2015, dans son émission Tout et son contraire
diffusée sur France Info, Philippe Vandel lui pose alors la
question, presque innocemment : « Il y a des gens qui viennent en
Mercedes ? ». La chanteuse répond en expliquant qu’elle relayait ce
que des bénévoles lui auraient raconté : « Alors, oui, quelques
bénévoles m’avaient dit ça, qu’un matin ils avaient vu des gens…
Faut pas généraliser, et c’est vrai que je l’ai dit parce qu’on m’a
dit que c’était arrivé ». Elle précise ensuite, à propos de ces
conducteurs : « Souvent, ils ont des Mercedes ». Pour beaucoup
d’auditeurs, le rapprochement entre une communauté minoritaire et
l’image de la grosse voiture est alors vécu comme un amalgame.

Réactions, rôle des femmes et mise au point d’Hélène
Ségara

La séquence ne tarde pas à circuler sur les réseaux sociaux, où
des internautes s’indignent de cet apparent raccourci. Sur le web,
certains qualifient sa déclaration de « lamentable », quand d’autres
détournent la chanson des Restos du coeur avec cette formule :
« Aujourd’hui, on a plus le droit ni d’avoir faim ni d’avoir
froid… sauf les gens du voyage ». Dans le même entretien, la
chanteuse tient aussi des propos très traditionnels sur le rôle des
femmes, en expliquant qu’elle soutient les droits et l’égalité mais
qu’à ses yeux la place d’une femme reste avant tout à la maison, à
la cuisine, comme le lui a appris sa grand mère italienne. Ce
mélange de discours sur l’assistanat, les gens du voyage et la vie
au foyer contribue alors à nourrir un double bad buzz autour de son
image.

Face à la polémique, Hélène Ségara finit par
réagir, invitée dans l’émission de Sophie Coste sur RFM, où elle se
confie sur ce qu’elle vit depuis la diffusion de l’interview : « Il
faut être solide. J’ai une vie qui a été jonchée d’épreuves.
J’estime être une femme solide et pourtant, par moment, il y a des
choses qui arrivent encore à m’atteindre… ».

Hélène Ségara : »Je l’ai payé cher » ses
anciens propos ressurgissent

Elle déplore aussi le climat médiatique qui entoure les artistes
: « On est dans un métier d’images et aujourd’hui, on est entré dans
l’ère où on polémique sur tout et n’importe quoi. Une petite phrase
prise hors contexte devient un truc ridicule qui fait un bruit
possible. Bon, qui s’éteint aussi vite que ça s’est enflammé… ».
Pour se défendre, la chanteuse insiste enfin sur son caractère
impulsif et non calculateur : « Je ne suis pas dans le calcul, je
suis spontanée. Parfois, je l’ai payé cher, ma spontanéité… ».

Sur Facebook, elle prend aussi contact avec des représentants de
la communauté, comme Rémy Vienot, président de l’association pour
les droits des gens du voyage Espoir et Fraternité Tsigane de
Franche Comté, ou Milo Delage, qu’elle remercie pour leurs
échanges, signe que le dialogue s’est engagé au delà du simple bad
buzz médiatique. Malgré ces explications, les phrases prononcées en
2015 continuent de resurgir au gré de l’actualité de la chanteuse,
rappelant à quel point quelques mots peuvent marquer durablement
une carrière.