D’après les conclusions du rapport de Santé publique France, malgré une forte progression du dépistage en France au cours de la dernière décennie, les jeunes de 15 à 25 ans restent particulièrement exposés au VIH et aux infections sexuellement transmissibles (IST). 

Si les politiques de prévention ont permis un meilleur accès aux tests et aux moyens de protection, la circulation de plusieurs infections demeure active chez les jeunes, en particulier la chlamydiose, la gonococcie et, plus préoccupant encore, le VIH.

Une hausse spectaculaire du dépistage

Le nombre de jeunes ayant réalisé un test de dépistage a fortement augmenté ces dix dernières années. En 2023, près d’un million de jeunes ont été testés pour le VIH, et environ 820 000 pour les principales IST bactériennes. Cette progression est nettement plus rapide que chez les adultes.

Elle est notamment liée à plusieurs mesures de santé publique : le dépistage sans ordonnance, la gratuité des préservatifs pour les moins de 26 ans, et l’élargissement du dispositif « Mon test IST », permettant un accès facilité aux examens.

Les jeunes femmes restent globalement plus nombreuses à se faire dépister que les jeunes hommes, même si l’écart tend à se réduire.

Les jeunes plus touchés par le VIH

Contrairement à la tendance observée chez les adultes, où les nouveaux cas reculent, les découvertes de séropositivité VIH augmentent chez les jeunes. Entre 2014 et 2023, leur nombre a progressé de 41 %, alors qu’il a diminué de 15 % chez les 25-49 ans.

En 2023, 906 jeunes ont découvert leur séropositivité. Près de la moitié d’entre eux sont nés en Afrique subsaharienne, souvent arrivés récemment en France, ce qui met en lumière l’impact des parcours migratoires dans la dynamique de l’épidémie.

Chez les hommes, ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) nés en France, les contaminations diminuent, mais plus lentement que chez les adultes. Les autorités sanitaires s’inquiètent d’un recours encore insuffisant à la PrEP chez les jeunes, pourtant très efficace pour prévenir l’infection.

Les DROM très concernés

Les départements et régions d’Outre-mer (DROM) concentrent une part importante des infections chez les jeunes. Les taux de chlamydiose, de gonococcie et de VIH y sont nettement supérieurs à ceux de l’Hexagone.

En 2023, la chlamydiose atteint des niveaux très élevés en Guyane, Guadeloupe, Martinique et à La Réunion. La gonococcie est particulièrement présente en Martinique et à La Réunion. Le VIH chez les jeunes affiche également des taux supérieurs à la moyenne nationale, notamment en Guyane et à Mayotte.

Par ailleurs, le nombre de jeunes découvrant leur séropositivité a progressé dans les DROM au cours de la dernière décennie, contrairement à l’Île-de-France où la situation tend à se stabiliser. Les inégalités d’accès aux soins, la précarité, la jeunesse de la population et la circulation active du virus constituent des facteurs aggravants.