Alors que 2026 approche à grands pas, la France ne dispose
toujours pas d’un budget. Les députés et les sénateurs doivent
encore voter deux textes avant le 31 décembre 2025 : le projet de
loi de finances (PLF) pour l’État et le projet de loi de
financement de la Sécurité sociale (PLFSS). En attendant, le
Premier ministre a précisé les intentions du gouvernement
concernant la taxe foncière, qui va encore
augmenter l’an prochain
.

Selon l’Insee, les taxes foncières ont généré 42,9
milliards d’euros
pour les communes et leurs groupements en
2024, dont 26,1 milliards provenant des ménages et
16,8 milliards versés par les entreprises. Cette taxe permet aux
communes d’assurer les services basiques comme les écoles, la
voirie ou encore les parcs. L’annonce de la hausse va donc soulager
les maires qui ont de plus en plus de mal à boucler leurs
budgets.

Sébastien Lecornu repousse l’augmentation de la taxe
foncière

Mercredi après-midi, le Premier ministre Sébastien Lecornu a pris la
parole face aux sénateurs lors des questions au gouvernement. Et il
a clairement indiqué que la hausse envisagée de la taxe foncière
était mise en pause « d’ici au printemps prochain », le
temps d’élaborer, a-t-il précisé, une « nouvelle méthode de
calcul plus locale ». « J’ai demandé aux ministres
concernés de dilater ce calendrier
pour nous emmener
jusqu’au mois de mai ou juin, pour permettre cette approche
départementale », voire « commune par commune », a-t-il
ajouté.

Cependant, cette suspension ne porte que sur
l’intégration automatique des éléments de confort

(chauffage, douche, WC…) – ainsi que les mètres carrés forfaitaires
associés – dans la valeur locative utilisée pour calculer la taxe
foncière. Dans le même temps, on apprend que la taxe foncière va
augmenter en 2026.

Sébastien Lecornu
© Jumeau
Alexis/ABACA/Shutterstock

Le
nouveau calcul de la taxe foncière reporté à 2026.

Hausse de la taxe foncière en 2026

C’est la mauvaise nouvelle du jour, la taxe foncière va bien augmenter
en 2026
. Ce vendredi 28 novembre, l’Insee a livré son
estimation pour l’évolution annuelle de l’Indice des prix à la
consommation harmonisé (IPCH) au mois de novembre : 0,8
%
. Pourquoi ce chiffre compte-t-il pour le calcul de la
taxe foncière ? Parce que cet indice sert de référence à la
revalorisation automatique des bases locatives chaque année.

Et même si le gouvernement ne rendra officiel ce chiffre final
que dans un peu plus de deux semaines, il devrait très peu différer
de l’estimation actuelle. Résultat : pour plus de 32 millions de
propriétaires, la taxe foncière augmentera mécaniquement de
0,8 % en 2026
. De quoi faire grimper la taxe foncière
moyenne d’un propriétaire de maison de 1 090 euros cette année à 1
100 euros en 2026. Pour un appartement, elle évoluerait de 865
euros à 872 euros.

Des dossiers sur une table
©
Shutterstock/LeeCharlie

Hausse
de 0,8% de la taxe foncière.

Plusieurs années de hausse
consécutives

Cette mauvaise nouvelle pour les contribuables est en passe de
devenir une habitude. En effet, l’an dernier, l’IPCH avait entraîné
une hausse modérée de 1,7 % de la taxe foncière, mais cette
revalorisation atteignait 3,8 % en 2024, figurant parmi les cinq
plus fortes des quarante dernières années. Et cela restait encore
bien en dessous du niveau atteint en 2022, où
l’augmentation avait grimpé à 7,1 %, un taux
considéré comme historique.

Un homme qui compte
©
Shutterstock/MAYALAB

Une
hausse moins forte que les années précédentes.

Et malheureusement, cette nouvelle ne vient pas seule. En plus
de cette revalorisation prévue pour 2026 pourrait s’ajouter
une éventuelle hausse des taux décidée par les communes ou
intercommunalités
. En 2024, 14 % d’entre elles avaient —
d’après la DGFiP — opté pour cette solution afin de renforcer leur
budget. Mais avec les municipales de mars en ligne de mire, les
édiles candidats à leur propre succession pourraient, en principe,
éviter de trop alourdir la note.