Sofiane Pamart était de passage dans le nord de la France, avec trois concerts successifs au Colisée de Roubaix ces 25, 26 et 27 novembre. Trois dates avec une saveur toute particulière pour l’artiste originaire d’Hellemmes, en banlieue lilloise, qui revenait « à la maison » après s’en être tant éloigné.
Installé à Los Angeles, Sofiane Pamart est de retour en France pour son 2025 Piano Tour, une tournée de 27 dates dans dix villes différentes (Marseille, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Roubaix, Strasbourg, Luxembourg, Le Havre, Nantes, Rennes). Les trois concerts roubaisiens faisaient figure de retour en terrain connu pour le pianiste. Né à Hellemmes en 1990, il fait ses gammes au conservatoire de Lille, où il obtient la médaille d’or au terme de 16 années de pratique. Le 22 février 2025, Martine Aubry lui décerne une autre médaille d’or, celle de la ville de Lille.
“C’est toujours compliqué de jouer à domicile”
Revenir là où tout a commencé est un plaisir autant qu’une source de pression supplémentaire, pour celui qui a tant d’attaches à sa région natale : « C’est toujours compliqué de jouer à domicile, car ma famille et mes amis viennent me voir » explique-t-il. « C’est intimidant de jouer devant ses proches. C’est parfois même plus difficile de jouer devant des gens qu’on connaît que devant des inconnus. » Pour son premier soir au Colisée, l’artiste a délivré sa performance devant de nombreux visages familiers, partageant même avec son petit frère Adam Pamart un quatre-mains à la fin de ce concert à l’atmosphère intimiste.
Une soirée où Sofiane Pamart a entremêlé ses morceaux les plus incontournables à des exclusivités, naviguant entre ambiances recueillies et démonstrations plus enlevées. Une proposition qui a su séduire un public de tous âges, créant une véritable rencontre intergénérationnelle. Suzanne, lycéenne, raconte : « Je l’ai connu grâce à ma mère, qui a découvert Sofiane Pamart sur France Inter. Depuis, j’écoute et j’adore. » Plaisir partagé par les 1 700 spectateurs, qui se sont levés comme un seul homme pour applaudir le musicien au terme de sa prestation. « C’est la première fois qu’on va à l’un de ses concerts et on a beaucoup aimé » raconte Steven, étudiant. « Même s’il n’a pas parlé avec son public, tous ses sentiments se sont retranscrits dans sa musique » ajoute Madeleine.
Si le pianiste arbore un inébranlable sourire sur scène, il y reste muet, comme à son habitude. Affichant la volonté de laisser toute la place à la voix de son piano, il disparaît même complètement dans l’obscurité au moment d’interpréter son morceau Aurora.
Les notes de piano ont parcouru l’enceinte du Colisée durant 1h15. © Juliette Mateu / Pépère News
“J’aime les petites salles, qui me permettent d’être proche de mon public”
Sofiane Pamart affiche une volonté croissante de créer du lien avec son public. Le pianiste développe au cours de la soirée des interactions avec l’auditoire, sur la base de différentes rythmiques d’applaudissements en symbiose avec les notes de piano. « On a trouvé super le fait qu’il nous fasse participer » se réjouit Suzanne. Le musicien déclenche même des rires, par des jeux de notes et d’éclairage. Cet ensemble d’initiatives permet au public de devenir acteur du concert, de réduire la distance entre la scène et les gradins.
Mais c’est surtout pendant l’après-concert que ce lien se concrétise vraiment, à travers une séance de dédicaces et de photos à laquelle l’artiste s’adonne. Des moments privilégiés rendus possibles par le choix de salles à taille humaine : bien loin de son show à Bercy et ses 20 000 places en 2022, ou de son interprétation du classique Imagine de John Lennon avec Juliette Armanet lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. Zoé Salamand, directrice de production, en témoigne : « Le rythme de la tournée est intense mais les jauges sont souvent plus restreintes, cela lui permet d’échanger avec son public après les concerts. » Le principal concerné se réjouit de cette opportunité : « J’aime les petites salles, qui me permettent d’être proche de mon public. J’ai produit à Los Angeles un album dont je suis très fier, je veux prendre le temps d’en parler en petit comité à travers cette tournée en France ».
“Mon prochain album sera, de loin, mon plus ambitieux”
En quête de distance, de calme et de soleil, Sofiane Pamart vit depuis mars 2024 sur la côte ouest des Etats-Unis, dans les hauteurs de Los Angeles. Il semble y avoir trouvé la formule de son prochain album, dont la sortie est prévue pour avril 2026. Le désormais californien ne cache pas sa fierté et les espoirs qu’il porte en son travail : « Ce soir, j’ai fait deux clins d’œil à de nouveaux thèmes abordés dans mon futur projet. Mon prochain album sera, de loin, mon plus ambitieux ».
Et lorsque la distance physique sépare les fans du pianiste, ce dernier trouve de nouvelles manières de communiquer. Dans sa newsletter Piano Scene, il dissémine deux fois par semaine des informations sur ce fameux projet, tout en partageant son processus créatif, ses sources d’inspiration ou encore son mode de vie. Sofiane Pamart nous proposait un tour du monde musical à travers Planet. Letter constituait un message de gratitude envers son auditoire par l’intermédiaire de l’ordre des pistes (Dear, Public, Your, Love, Saved, Me, From, Solitude, Forever…) Il explorait la dimension introspective de la nuit au fil de Noche ; le mystère reste encore entier sur ce qui fera la singularité du quatrième accomplissement solo du compositeur à l’univers éclectique.
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