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Rédaction Paris

Publié le

29 nov. 2025 à 6h24

Un sans-abri de 73 ans, malade et à la rue depuis la fin juillet 2025, tente depuis plusieurs mois d’obtenir une place dans un hébergement d’urgence à Paris. Expulsé coup sur coup de deux hôtels sociaux situés dans les 18e et 19e arrondissements, où il avait été logé entre mai et juillet 2025, le SDF assure que son état de santé s’est fortement dégradé. Selon lui, ces expulsions seraient liées à une « dénonciation calomnieuse » et auraient même entraîné une « interpellation et garde à vue abusive ». À l’audience du 22 septembre, devant le tribunal administratif de Paris, il a expliqué ne pas être violent, mais « victime de persécution ». La préfecture d’Île-de-France, elle, évoque un tout autre tableau…

Un comportement « inapproprié et violent »

Selon les services de l’Etat, l’homme aurait été exclu de « divers hébergements » en raison d’un comportement jugé « inapproprié et violent », notamment envers le personnel hôtelier. Des accusations qu’il n’a pas contestées explicitement.

La loi prévoit  que « toute personne sans abri en situation de détresse médicale, psychique ou sociale a accès, à tout moment, à un dispositif d’hébergement d’urgence ». « Toute personne accueillie dans une structure d’hébergement d’urgence doit pouvoir y bénéficier d’un accompagnement personnalisé et y demeurer, dès lors qu’elle le souhaite, jusqu’à ce qu’une orientation lui soit proposée », disent les textes. Mais ceux-ci se heurtent à la saturation chronique du dispositif parisien, avancent les services de l’Etat.

Ces derniers assurent qu’une solution alternative lui a malgré tout été proposée : un hébergement plus stable en province. Proposition qu’il a fermement refusée, invoquant un suivi médical à l’hôpital Lariboisière — sans toutefois fournir d’éléments précis sur la nature ou la nécessité de ce suivi exclusivement à Paris.

Un refus de relogement malvenu

C’est dans ce contexte que le septuagénaire a saisi de nouveau, le 18 septembre, la juge des référés du tribunal administratif pour obtenir un hébergement « adapté » à ses besoins médicaux, à Paris ou en petite couronne sud ou ouest.

Mais dans une ordonnance rendue publique le 23 septembre, la magistrate a rejeté sa demande. Elle estime que le préfet d’Île-de-France n’a pas méconnu le droit au logement opposable, notamment en raison du « comportement » de l’intéressé et de son « refus sans motif valable » des solutions proposées, alors que les capacités d’hébergement dans la capitale sont pleinement saturées.

MJ et GF (PressPepper)

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