« Les gens nous disent qu’ils sont ravis que la boucherie ait été reprise, et encore plus par un jeune. Ils avaient peur que ça ferme », raconte Enzo Talia.
Ce jeune Stéphanois âgé de 26 ans a repris le 30 octobre dernier la boucherie Gallot, située 13 rue Pierre-Bérard. Et c’est vrai que c’est une très bonne nouvelle quand on sait qu’aujourd’hui, il reste seulement une demi-douzaine de boucheries traditionnelles dans le centre-ville de Saint-Étienne et sûrement pas plus d’une dizaine dans toute la ville.
« Ça a toujours été mon rêve d’ouvrir mon propre commerce »
La boucherie de la rue Pierre-Bérard existe depuis une cinquantaine d’années, croit savoir Enzo Talia d’après ce que les plus anciens ont pu lui raconter. Depuis vingt ans, elle était tenue par Christelle et Jean-Paul Gallot, qui ont décidé de vendre il y a quelques mois. Le jeune boucher a sauté sur l’occasion : « Ça a toujours été mon rêve d’ouvrir mon propre commerce… »
Depuis quelques jours, la boucherie Gallot est donc devenue la boucherie Talia. Enzo Talia a découvert le métier à l’âge de 15 ans. « En 3e professionnelle, j’ai fait un stage chez Bayle, à Bellevue , et ça m’a tout de suite plu. » Il s’est alors lancé dans le parcours assez classique : CAP boucher, CAP charcutier, puis brevet professionnel, le tout au CFA Les Mouliniers (aujourd’hui l’Institut des métiers de Saint-Étienne) et en apprentissage à la boucherie Vocanson-Liogier, à, Saint-Genest-Lerpt.
Des expériences dans différentes boucheries
Une fois tous ses diplômes en poche, en 2019, le jeune boucher a travaillé dans différentes boucheries, et notamment à Genève. Avant de reprendre la boucherie Gallot, il était employé depuis un an et demi à la boucherie Durris-Le Chateaubriand, rue Georges-Teissier.
Le voici donc à la tête de son propre magasin. Mais il ne s’est pas lancé tout seul dans l’aventure. Il a en effet embarqué avec lui sa maman, Isabelle Ramin, qui, à 55 ans, opère un virage professionnel à 180 degrés puisque, depuis près de trente ans, elle exerçait la profession d’assistante dentaire. « J’ai démissionné pour accompagner mon fils, c’est une grande aventure pour moi », confie-t-elle.
Saucisses d’herbe, pâté de campagne, tripes… sont fabriqués sur place
Dans son laboratoire à l’arrière de la boutique, Enzo Talia fabrique ses propres saucisses d’herbe, saucissons à cuire, caillettes, tripes, chipolatas, pâté de campagne, tomates farcies…
Le bœuf et le veau viennent du Limousin. « Je passe par un grossiste de Saint-Jean-Bonnefonds qui ne choisit que des bêtes sur pied et qui me sélectionne les meilleures », explique le jeune boucher, qui a à cœur de proposer des produits d’excellente qualité. Toutes les autres viandes (agneau, volailles) sont garanties 100 % françaises. Le magasin propose également une petite partie traiteur.
Enzo Talia et sa maman sont plutôt contents de leurs débuts : « On y va à tâtons mais la clientèle est au rendez-vous et on a de bons retours. »
Ouvert du mardi au samedi de 8 à 13 heures et de 15 à 19 heures.