Des routes gelées, des écoles fermées, des trottoirs ensevelis sous la neige : ces
images marquent encore les mémoires des habitants du Nord et de
l’Est de la France. Certains en parlent encore comme d’un
hiver venu d’un autre temps
, tant la rigueur des
températures avait transformé leur quotidien.

D’après les archives de France 3
Région
, ce fameux hiver reste l’un des plus rudes
jamais enregistrés
. Cette année-là, -34,5 °C sont relevés
à Nancy et 31 cm de neige sont tombés sur Lille. Plus d’un
demi-siècle plus tard, ces records rappellent à quel point le
climat du passé a pu être extrême. Et combien il continue de
fasciner, voire d’inquiéter.

Un hiver d’anthologie dans le Nord : 31 cm de neige et des
semaines de gel

Difficile pour les Lillois de ne pas évoquer l’hiver 1968
lorsqu’on parle de froid extrême. Cette année-là, la capitale des
Flandres s’est couverte d’un manteau blanc épais de 31 centimètres.
Un record toujours inégalé. France 3 Région rappelait
déjà, en 2013, que même l’hiver 2012-2013, pourtant
exceptionnel par ses chutes de neige
, n’avait pas atteint
un tel niveau. À Boulogne-sur-Mer, on comptait quatorze jours de
neige consécutifs, et jusqu’à 7 centimètres en une seule
journée.

À l’époque, la neige tombait en abondance sur toute la région
Nord–Pas-de-Calais, paralysant parfois les
transports
et plongeant les villes dans un calme
inhabituel. Les habitants de Lille se souviennent encore d’avoir
dégagé les trottoirs au petit
matin, pelletée après pelletée. Les plus anciens évoquent une
atmosphère particulière : « On n’avait pas vu ça depuis
longtemps », disent-ils alors. D’ailleurs, l’hiver 2012-2013,
qualifié de « long et rigoureux », a réveillé la mémoire de 1968.
Une année où la neige était tombée dès octobre, un phénomène inédit
au XXᵉ siècle.

C’est confirmé, la neige arrive en France : un salarié peut-il exercer son droit de retrait en cas de verglas ? Ce que dit la loi © Shutterstock

Un
hiver, où la neige est tombée en abondance, qui reste gravé dans
les mémoires.

Dans l’Est, l’hiver 1968 a fait plonger les thermomètres

Et, pendant que le Nord se figeait sous la neige, l’Est de la
France connaissait des températures littéralement
polaires
. À Nancy, le thermomètre affichait -34,5 °C.
Tandis qu’à Lille, il descendait jusqu’à -35 °C selon 20 Minutes.
Cet épisode de 1968 faisait partie d’une série de vagues de froid
qui ont marqué la France. Celle de 1956, où le pays a vécu trois
semaines glaciales. Et, celle de 1985, qui a vu le mercure
atteindre -36,5 °C au Puy-en-Velay.

Ces périodes de froid intense ont façonné le paysage climatique
français. En 1968, dans le Jura, à Mouthe, souvent surnommée « la
petite Sibérie », on relevait un record absolu de -36,7 °C. Les
conditions étaient si extrêmes qu’une simple sortie devenait une
épreuve. En février 1956, la neige a même recouvert Saint-Tropez de
70 cm et Bordeaux de 80 cm, isolant totalement l’Aquitaine. Autant
d’événements gravés dans la mémoire collective.

Un thermomètre ©
Shutterstock

Les
températures glaciales de cet hiver 1968 sont gravées dans les
mémoires.

Des hivers plus doux, mais un souvenir
glacial qui demeure

Aujourd’hui, alors que la France a connu en janvier 2025 un
nouvel épisode de froid intense, les
météorologues rappellent que ces records appartiennent à une époque
les vagues de froid étaient plus fréquentes.
Les dernières comparables datent de février 2012, avec -32,5 °C
enregistrés à Clermont-Ferrand. Depuis, les hivers se sont adoucis.
Même si certains pics de froid rappellent ponctuellement
l’intensité du passé.