Les bénévoles de Recyclop devant le stade Vélodrome sensibilisent les supporters de l’OM. ©Alain Robert – Le Méridional
Créée en 2013, RecyClop vient de recevoir le trophée des entrepreneurs positifs 2025 pour récompenser leur idée de valoriser les mégots en énergie décarbonée. Désormais, l’association en récupère plus de 3 tonnes par an.
Depuis 2013, RecyClop cherche à réduire l’impact des mégots de cigarettes sur notre environnement, en éveillant les consciences. Elle compte deux antennes, une à Marseille, l’autre à Toulon, et s’est associée avec une quinzaine d’associations principalement de la région, comme Notra Mar, Alternatiba, Tiers Lab des Transitions (LICA) ou Rescue ocean Antibes, qui, pour certaines, organisent des ramassages dans la nature.
L’association collecte aussi les mégots dans les entreprises et les collectivités locales dans lesquelles ils repensent les coins fumeurs, dans les festivals, d’où leur vélo-cargo repart chargé en fin de soirée, dans les bars et les restaurants à qui ils prêtent des fûts hermétiques. Désormais, ils sensibilisent également le public certains soirs de match de l’OM.
Ne pas stigmatiser les fumeurs
Au Vélodrome, les bénévoles de l’association s’installent près des marches d’accès au stade, pour interpeller un maximum de personnes, explique le directeur adjoint et coordinateur de projet Alexandre Ben Hamou : « Nous récupérons les mégots directement auprès des fumeurs, sans les stigmatiser. » Il avoue qu’il préférerait voir en ville plus de cendriers urbains.
Alexandre Ben Hamou, directeur adjoint et coordinateur de projet de RecyClop veut impliquer les fumeurs dans leur démarche écoresponsable. ©Alain Robert Le Méridional
Reda, étudiant à Marseille, fumeur, a rejoint l’association il y a quelques semaines : « J’ai beaucoup aimé le concept. Dans une action durable, il y a le côté énergie, durabilité, valorisation, mais aussi l’aspect humain. On peut faire beaucoup en se joignant à ce type d’initiative. » Fan de l’OM, il profite des avant-matchs pour convaincre les autres supporters de l’utilité de leur démarche et leur offrir des cendriers de poche. Mickaël accepte le cendrier : « Je ne les jette jamais, je les mets dans mes poches de pantalon, au grand dam de ma femme. Je fais gaffe à ça, car j’habite en forêt. C’est important de ne pas polluer et de protéger notre environnement. »
Valoriser en énergie décarbonée
Être sur le terrain leur permet d’expliquer comment ils transforment ces déchets en ressource énergétique. Devant le stade, Jean-Yves vient spontanément voir de quoi il retourne : « Quand on voit le nombre de gens qui fument et la pollution qu’un mégot engendre, donc je trouve ça vraiment intéressant de connaître ce processus ». Les mégots sont traités par l’entreprise Spur Environnement, spécialisée dans la valorisation des déchets toxiques. L’usine les détruit par oxydation thermique, qui crée des fumées refroidies et épurées pour générer de la vapeur. Cette dernière est utilisée pour produire de l’électricité. Le procédé a un bilan carbone beaucoup plus intéressant que s’ils avaient cherché à valoriser la matière. Cela a permis de générer près de 5 000 kilowatts d’électricité.
Severine Krikorian