La pression que les États-Unis mettent sur le Venezuela ne retombe pas. Samedi 29 novembre, le chef d’État américain, Donald Trump, a franchi une autre étape dans l’“escalade verbale et militaire sans précédent” qui l’oppose à son homologue sud-américain, Nicolás Maduro, en annonçant “la fermeture totale de l’espace aérien vénézuélien”, rapporte El País América.

Une décision de ce type “est souvent le prélude à une attaque militaire”, analyse l’édition latino-américaine du grand quotidien espagnol El País. Le 27 novembre, Trump avait déjà déclaré qu’il commencerait “très bientôt” à stopper le trafic de drogues en provenance du Venezuela, y compris “par voie terrestre”.

L’espace aérien vénézuélien était de toute façon fermé “de facto” depuis que l’armée de l’air américaine avait émis une alerte quant au risque de survoler le pays “en raison de la dégradation de la situation sécuritaire et de l’intensification de l’activité militaire”, relate El País América. Plusieurs compagnies étrangères avaient alors “immédiatement suspendu leurs vols”, note le quotidien.

Escalade et “fanfaronnades”

Dans ce contexte, les Vénézuéliens “vivent au jour le jour, dans l’incertitude”, raconte, sur place, The Washington Post, qui décrit des habitants “pris entre la menace d’une attaque américaine et un gouvernement auquel ils ne font pas confiance pour fournir des informations fiables”.

Le journal américain rappelle que “l’administration Trump a commencé à déployer des forces navales au large du Venezuela en août et commencé à lancer des frappes contre des bateaux qu’elle accuse de transporter de la drogue vers les États-Unis en septembre”. Maduro a réagi “en mobilisant des troupes, en appelant les citoyens à rejoindre les milices pour défendre le pays et en décrétant Noël [avec trois mois d’avance, pour le 1er octobre]”, poursuit le Washington Post.

“Pour beaucoup de Vénézuéliens”, enchaîne le site Bloomberg, les discours de Maduro ne sont que des “fanfaronnades”, au même titre que les démonstrations de force de Trump.

Dans les rues de la capitale du Venezuela, Caracas, “l’esprit de Noël {celui du 25 décembre] bat déjà son plein”, selon le média new-yorkais. “Cela ne signifie pas pour autant que la population et les entreprises ne prennent pas leur précaution”, prévient Bloomberg.

“Rien ne se passe jamais”

Le portail d’information assure par exemple que des universités ont avancé des dates d’examens ou que des écoles privées de Caracas ont informé les parents d’élèves qu’elles élaboraient des plans “en cas d’urgence”. De son côté, “le personnel diplomatique continue de travailler dans les consulats et les ambassades, sans aucune consigne de départ à ce jour”, assure Bloomberg.

“À chaque fois que les États-Unis s’expriment, nous commençons à reprendre espoir. Nous pensons que ça pourrait arriver, que Maduro parte enfin”, confie un Vénézuélien, sous couvert d’anonymat, au Washington Post. Cependant, regrette-t-il auprès du quotidien de centre droit, “rien ne se passe jamais”.