La réaction n’aura pas tardé. La préfecture de police de Paris a ouvert une enquête administrative après la publication, vendredi, par le média en ligne Blast d’une photo montrant des policiers cagoulés posant derrière une banderole féministe et antifasciste, tenue à l’envers, a-t-elle indiqué samedi 29 novembre.
Selon Blast, «s’afficher encagoulés avec le matériel ennemi retourné» est «une pratique très connue des milieux hooligans». «En reprenant ouvertement les codes hooligans, ces policiers affichent clairement – et fièrement, en uniforme leur posture d’ennemis des mouvements féministes, antiracistes et LGBTI. Et ce en dépit évident du principe de neutralité du service public et du devoir de réserve de ses agents.»
La banderole noire sur laquelle il est écrit en rouge et blanc «Antifa Féministes contre la transphobie & le racisme» a été récupérée par des policiers lors de la manifestation contre les violences sexuelles et sexistes le 22 novembre à Paris, selon le média, qui affirme que le cliché a été pris dans un commissariat.
«Alertés (vendredi) de la publication d’une photo représentant une de ses unités tenant une banderole à l’envers, les services de la préfecture de police ont immédiatement ouvert une enquête administrative», a réagi auprès de l’AFP la préfecture de police.
«Qu’il y ait des gens qui déshonorent leur uniforme comme ceux-là, c’est une chose. Que la hiérarchie reste muette et qu’il n’y ait plus un policier qui ose dire son désaccord nous en dit long sur le danger que courent les femmes face à de tels individus», a dénoncé sur X le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon.
«Non contents de se comporter comme de vulgaires hooligans, ces policiers adoptent les codes de miliciens. C’est une prise de position, une volonté d’intimidation, une provocation», s’est quant à lui insurgé dans un communiqué le député écologiste de Paris, Pouria Amirshahi. Il «demande au ministre de l’Intérieur de rappeler que la police républicaine est garante des libertés publiques, pas des idéologies ni de l’esthétique de nervis violents et ennemis des idées humanistes».