- Jeremy Corbyn s’est exprimé samedi pour le congrès inaugural de la formation qu’il a cofondée pour attirer les déçus du gouvernement travailliste.
- L’ancien leader du Labour a affiché son ambition de bâtir un « nouveau parti socialiste démocratique » au Royaume-Uni.
Jeremy Corbyn tente de relancer sa carrière en politique. L’ancien chef du Labour et figure de proue de l’aile gauche de ce parti a organisé ce samedi le congrès inaugural de sa nouvelle formation politique. Un véritable pari pour celui qui avait été suspendu en 2020 après un rapport interne pointant son inaction face à l’antisémitisme.
« Notre mouvement est un mouvement pour la justice, l’égalité et la durabilité environnementale », a lancé, devant plusieurs milliers de militants réunis à Liverpool dans le nord de l’Angleterre, l’ex-dirigeant du Labour et vétéran de la gauche britannique. Ce nouveau parti créé avec Zarah Sultana, ex-députée Labour de 32 ans, s’appelle pour l’instant « Your Party ». Lors du week-end, les militants devront choisir le nom définitif du parti et décider de porter à sa tête un leader unique ou une direction collective. « Les gens ont désespérément besoin d’une vraie alternative à la montée de l’extrême droite », a jugé le député indépendant, allié de Corbyn, Shockat Adam, au moment où Reform UK, dirigé par l’ex-promoteur du Brexit Nigel Farage, s’affiche en tête des sondages sur les intentions de vote.
Des débuts chaotiques
Les débuts s’avèrent déjà chaotiques, avec des tensions internes qui s’étalent sur la place publique. Samedi, Jeremy Corbyn, désormais député indépendant dans sa circonscription londonienne, a appelé à l’unité les 50.000 membres de « Your Party », « parce que la division ne servira pas les intérêts des gens que nous voulons représenter ». Peu après, un porte-parole de Zarah Sultana a dénoncé une « chasse aux sorcières », après que certains de ses partisans ont annoncé avoir été exclus du congrès. Et a annoncé que la députée n’entrerait pas dans la salle du congrès samedi.
Corbyn a démissionné de son poste de chef du Parti travailliste après avoir obtenu les pires résultats depuis des décennies lors des élections générales de 2019. Le Parti travailliste, sous la direction de Starmer, l’avait ensuite suspendu en 2020 après qu’il a refusé d’accepter pleinement les conclusions d’une enquête sur des allégations d’antisémitisme au sein du parti. Il a toujours nié en bloc ces accusations.
Lire aussi
Keir Starmer, nouveau Premier ministre britannique : quel rapport entretient-il avec l’Europe et la France ?
La création de ce nouveau parti pourrait être une mauvaise nouvelle pour le chef du gouvernement, qui a récemment été confronté à une rébellion de députés de son propre camp. Malgré les déboires du gouvernement travailliste et les voix dissonantes croissantes au sein de son aile gauche, seuls 12% des électeurs affirment cependant qu’ils pourraient « envisager de voter » pour « Your Party », contre 29% pour le Green Party, selon un sondage YouGov publié cette semaine.
T.G.
