Par
Laurène Fertin
Publié le
30 nov. 2025 à 6h32
Alors que Nathalie Appéré a annoncé briguer un troisième mandat, accompagnée d’une large union de la gauche et des écologistes et que la députée LFI Marie Mesmeur est également candidate, une autre candidate de la gauche compte bien tirer son épingle du jeu.
Erell Duclos, 26 ans, se présente en effet aux municipales dans la capitale bretonne et se positionne comme « la seule alternative de gauche, du moins, de gauche radicale », sous la bannière politique « Révolution Permanente ».
« Porter la voix des jeunes, des travailleurs »
Étudiante, Erell Duclos est en Master 2 de sociologie à Rennes 2. En parallèle de ses études, la jeune femme travaille en tant que surveillante à l’internat au lycée de Bréquigny. « On arrive à 17h, passe la nuit là-bas et on repart le matin », sourit la candidate.
Son engagement politique vient « d’une envie » : celle de « porter la voix de tous ceux qui travaillent ici, qui étudient ici, qui vivent ici, mais qui sont exclus des choix politiques de la Ville ».
On a envie de porter la voix des jeunes, des travailleurs, des classes populaires qui n’ont pas voix au chapitre alors qu’en réalité, ce sont nous qui faisons fonctionner les services publics, tourner l’économie. Nous avons le droit de savoir quelle sera la ville de demain.
Erell Duclos
Candidate aux municipales de 2026
La jeune femme s’est tournée vers la politique au moment des manifestations lancées par le mouvement des Gilets jaunes. « Je me suis engagée au sein du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), puis j’ai rejoint Révolution Permanente au sein du NPA », précise Erell Duclos. Le parti représente, à Rennes, une trentaine de militants.
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Le logement
La campagne est officiellement lancée. « Depuis la semaine dernière, on a des militants qui font du porte-à-porte, qui distribuent des tracts sur les marchés ou encore à la sortie des métros », indique Erell Duclos.
Que trouve-t-on parmi les mesures indiquées dans cette campagne ? « Une des questions phares que l’on veut mettre en avant est celle du logement, et la nécessité d’un plan d’urgence, car la situation sur la Ville est devenue catastrophique en quelques années. » Prix du loyer, peu de logements disponibles, des logements insalubres…
On souhaite la réquisition des 28 000 passoires thermiques pour qu’elles soient rénovées et en parallèle, réquisitionner les logements vides pour les mettre à disposition des femmes et des personnes LGBT victimes de violences, des étudiants, travailleurs précaires, etc.
Erell Duclos
Candidate aux municipales de 2026
L’étudiante évoque également « une chasse des personnes sans papiers […] baladées de gymnase en gymnase, sans qu’aucune solution ne leur soit proposée alors qu’il existe des logements vacants qui pourraient être mis à disposition ».
Deux autres mesures phares
Révolution Permanente critique par ailleurs la gentrification de la ville et « l’embourgeoisement du centre-ville », et par là, « la création de nombreux quartiers comme celui de La Courrouze » menée par la mairie de Rennes.
On veut réquisitionner le Mama Shelter pour en faire un centre social d’urgence. Le centre-ville devrait être au service de la population et de ses intérêts, et non pas au service des hommes d’affaires et des riches qui ont envie de se payer une nuit cinq étoiles place Sainte-Anne.
Erell Duclos
Candidate aux élections municipales de Rennes
Par ailleurs, Erell Duclos veut défendre la jeunesse. « La ville est composée de 73 000 étudiants », qui rencontrent des difficultés. Révolution Permanente s’engage à rendre :
- les transports gratuits pour tous ;
- donner un repas gratuit et quotidien pour tous ;
- mettre en place un revenu étudiant, à hauteur du Smic, financé par un impôt sur les grandes fortunes.
D’autres axes seront développés au fur et à mesure de la campagne tels que la culture et les questions touchant « au racisme et aux violences d’État ».
Quid de l’insécurité ?
Si la sécurité – ou l’insécurité – fait partie, pour cette campagne 2026 d’une question majeure pour certains candidats (Rassemblement national avec Julien Masson et et Luca Togni ou encore Charles Compagnon et Carole Gandon à droite), Erell Duclos ne l’envisage pas sous cet aspect. « Ils surfent sur un climat d’insécurité, promettant plus de répression et de violences dans les quartiers populaires. Or, la vraie insécurité à Rennes est sociale : violence de l’austérité, de l’accès impossible aux logements, du chômage, de la pauvreté. » Sans oublier « les violences policières ». Révolution permanente souhaite, par exemple, la dissolution des corps spéciaux de la police (BAC et CRS) et la fin des caméras de vidéosurveillance.
Nathalie Appéré, LFI…
Erell Duclos n’a pas souhaité se présenter aux côtés de Nathalie Appéré pour qui elle tire un « bilan très négatif de la Ville », notamment pour avoir mené « une politique de gentrification aux services des riches et des grandes entreprises ». Cette liste d’union de la gauche* n’est, pour la candidate, « qu’une gauche institutionnelle qui ne cesse de trahir ses promesses ».
Même constat pour La France Insoumise (Marie Mesmeur et Ulysse Rabaté, respectivement candidats) qui « essaient de se présenter comme une alternative » au Parti Socialiste, mais qui a permis « de le ressusciter dans le cadre d’alliances » telles que la Nupes ou le Front Populaire. « Ce sont des partis qui nous ont trahis, qui sauvent actuellement le budget du gouvernement, ou encore qui ont adopté la loi travail », égrène-t-elle. « Nous n’avons rien à faire avec ces gens-là. »
« Nous avons besoin de construire une alternative révolutionnaire, une gauche radicale, de combat », résume Erell Duclos.
*La coalition comprend donc le Parti Socialiste, Les Écologistes, le Parti Communiste Français, Génération. s, Mouvement Radical, Union Démocratique Bretonne, Confluences, Horizon Commun, Nouvelle Donne, Place Publique, L’Après et Debout !.
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