Parallèlement aux négociations de paix en Ukraine, une réunion de la Coalition des volontaires s’est tenue mardi 25 novembre. Cette dernière réunie une trentaine de pays souhaitant apporter à l’Ukraine des garanties de sécurité dans l’hypothèse d’un cessez-le-feu. Cet engagement pourrait devenir la clé de voûte d’un futur accord de paix.

À l’issue de la réunion de la Coalition des volontaires, le président Emmanuel Macron a indiqué qu’un travail allait être engagé avec les États-Unis et l’Otan pour le suivi du respect d’un éventuel futur cessez-le-feu. Il y aura deux axes d’effort, dit le président français :  veiller en premier lieu à ce que les effectifs de l’armée ukrainienne ne soient pas limités, et que la Coalition des volontaires de son côté s’engage à déployer des forces de réassurance.  

Un plan de paix remanié et expurgé par les européens

Le plan de paix de Washington remanié et expurgé par les européens, laisse la porte ouverte à cette initiative, puisque nulle part dans le document, précise le diplomate Jean de Gliniasty, directeur de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques, n’est dit qu’un déploiement militaire d’appui serait interdit. Mais pas directement en Ukraine, c’est une ligne rouge pour Moscou : « Dans les propositions européennes de modification du plan Trump, il y a l’idée que la Coalition des volontaires ne serait pas sur le territoire ukrainien en temps de paix. Donc ça veut dire qu’ils se réservent de rentrer en cas de violation d’un accord éventuel. C’est un point important, évidemment, puisque dans le plan américain, il est pris en compte que les Russes refusent toute présence permanente de membres de l’Otan sur le territoire ukrainien. C’est donc une façon d’accommoder en quelque sorte ce qui est une condition sine qua none pour les Russes. Mais il est réservé la possibilité d’entrer sur le territoire ukrainien en cas de violation de l’accord. »

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Une Coalition des volontaires qui commence à peser

La Coalition des volontaires, née en mars dernier après la désastreuse rencontre dans le bureau ovale entre Donald Trump et Volodymyr Zelensky ne réunissait initialement que quelques pays, à l’instar de la Grande-Bretagne et de la France. Très peu de volontaires au départ, mais désormais cette coalition réunie près d’une trentaine de nation et commence à peser pointe Jean de Gliniasty, « On peut espérer que 26 États participeront à un système de garantie de sécurité à l’Ukraine, qui impliquera des troupes à la frontière, éventuellement des mesures navales ou aériennes. Dans le plan Trump, qui est repris par le plan européen, il y a un stationnement d’avions de guerre en Pologne. On voit très bien s’articuler un système sans présence permanente de troupes de l’Otan, un système relativement protecteur pour l’Ukraine. Si l’accord est signé en l’état, contrairement à ce qu’on dit, ce n’est pas une capitulation de l’Ukraine ou une victoire pour la Russie. La Russie perd complètement l’Ukraine, qui est intégrée au système occidental via notamment l’Union européenne, mais elle gagne 20% du territoire. Il y a une espèce de partage, en quelque sorte, des pertes des deux côtés. Si chacune des deux parties peut clamer victoire, il n’est pas exclu que cet accord puisse tenir. Et donc à ce moment-là, les garanties qui sont élaborées deviennent suffisantes. »

Un groupe de travail piloté par la France, la Grande-Bretagne et associant étroitement la Turquie, qui sur le plan maritime joue un rôle clé, a vu le jour cette semaine. Pour la première fois avec l’implication américaine pour bâtir les forces de réassurances censées consolider l’armée ukrainienne.

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