Devenu chanteur comme son paternel, l’artiste de 48 ans, qui sort son album L’Étincelle et sera de passage par le Forum de Liège le 17 janvier 2027 pour sa tournée « Joe Dassin par Jonathan Dassin », avait commencé ses études sur nos terres. « J’ai fait une année de lycée à Tournai. Une année que j’ai adorée tout comme la Belgique et Tournai. J’ai donc plein d’amis chez vous. Je suis même déjà venu au Doudou de Mons avec David Jeanmotte, au marché de Noël ou encore chanter aux Restos du Rire. Il m’invite souvent. »

L’héritage de Joe Dassin a beau avoir été vendu au rabais, ses fils touchent un fameux pactole qui tombe du ciel chaque mois…

Est-ce plus compliqué, en tant que « fils de », de sortir ses propres chansons ?

« Ce serait mentir que de dire non. Mais ce n’est pas, pour moi…, un obstacle. Cela ne fait pas partie du game. L’important est de me faire plaisir. La musique, elle est dans mes racines et dans mes tripes. Il est très facile de chanter les chansons de mon père parce que les gens aimaient mon père et ses chansons. Et que j’arrive à faire passer une partie de cette émotion. Je reçois donc aussi cet amour; je ne vais pas me plaindre. Le grand challenge, maintenant, c’est de faire connaître mes chansons. »

« Jusqu’ici, j’ai eu un frein sur l’hologramme ou l’IA pour mon père »

Un album, entre hommage, héritage et création, dans la continuité de votre premier disque homonyme Jonathan Dassin.

« En effet. Il y a, comme toujours, beaucoup de chansons d’amour. Mais aussi des chansons avec du caractère. Des chansons que j’ai prises directement à mes collègues auteurs et compositeurs que j’aime beaucoup comme ‘Si elle se retourne’. Et d’autres que j’ai fait moi-même. Ce n’est jamais gagné car on n’a pas encore de maison de disques pour le moment. J’adore ‘Cours’ qui a un parfum dansant. Elle fait un peu partie de ce que j’ai fait pendant sept ans dans un groupe de musique africaine et dans lequel je faisais de la trompette. Il y a aussi des chansons pour mes enfants. Une s’appelle ‘Jana’ et l’autre ‘Danse mon fils’. Je leur ai fait à chacun une chanson. Je suis assez fier du résultat. »

Joe Dassin, 40 ans déjà: « Un homme gentil, généreux, qui en imposait »

Et un clin d’œil à votre papa était inévitable…

« Oui. C’est pourquoi on a décidé d’y mettre la version de L’été indien avec Yann Muller. Et, un peu plus tard, début 2026, on va aussi sortir un album de reprises de chansons que j’ai faites de mon papa. Dans Étincelle, il y en a aussi deux que j’ai faites avec Claude Lemesle (parolier des chansons de Joe Dassin dont Champs-Élysées et L’été indien, NdlR.). J’ai l’habitude de dire que c’est l’ami dont j’ai hérité de mon père (sourire) ! »

Il n’a donc jamais été question de concerts en hologramme ou à l’aide de l’IA pour remplacer votre père ?

« Il y a possibilité de faire tellement de choses aujourd’hui. Jusque ici, j’ai eu un frein sur l’hologramme. Et, sur l’IA, ce sera exactement la même chose. Je pense que ce serait aller trop loin. C’est pourquoi j’avais refusé quand il y a eu le premier spectacle en hologrammes avec Claude François, Dalida et d’autres. Après, ses chansons peuvent être samplées, transformées ou remixées; ça ne me pose pas de problème. Ce qui me pose problème, c’est de faire chanter à mon père une chanson qu’il n’a pas chantée. Ou des paroles qu’il n’a pas dites. »

Vous aviez déjà parlé des royalties (entre 3500 et 7000 euros par mois) que vous touchez encore aujourd’hui du catalogue de votre père. Un succès fou !

« Oui, inimaginable, même pour moi ! Depuis que je suis enfant, je sais que mon père est une star énorme. En grandissant, j’ai appris à m’occuper de ses affaires. Et, aujourd’hui, on a toujours des surprises. Plus le temps passe, plus il devient un artiste classique et intemporel. À son époque, il était déjà multigénérationnel. Et, quand je le chante, je vois que le public est encore multigénérationnel. »

La suite est donc un biopic et un documentaire en projet ?

« Ma femme est détective privée. Nous avons donc fait ensemble une grande recherche généalogique qui va servir dans le cadre d’un documentaire sur les familles Dassin, la famille élargie. Et nous travaillons aussi sur un biopic qui avance bien. Mais ce n’est pas encore le moment de dire quel acteur incarnera mon père. Ce ne sera juste pas moi (sourire). Je ne suis pas acteur et je suis même un peu trop vieux aujourd’hui pour l’incarner mon père. Le plus important est qu’il existe. »

L’occasion de remettre les pendules à l’heure sur les rumeurs autour de sa mort ?

« Ca, ce sont des conneries. Il y a un sombre artiste qui a inventé une histoire (drogues voire suicide, Ndlr.) et qui, depuis, s’est d’ailleurs excusé. Et cela a mis tout le monde dans des délires complètement fous. Tout le monde a su qu’il était mort d’une crise cardiaque. Franchement, cette polémique vient de nulle part et elle repart dans le vide. Mon père était hyper médiatisé. Tout ce qui a été appris après, ce ne sont que des conneries. Aujourd’hui, il est enterré à Los Angeles, dans son pays natal. J’ai hâte de lui rendre une nouvelle fois hommage avec ce biopic en français même s’il n’a jamais eu la nationalité française. Je n’avais d’ailleurs encore jamais fait la démarche d’aller rechercher mes racines américaines. »