L’alternance est l’une des grandes réussites récentes en matière de politique d’emploi des jeunes. Le nombre de contrats est passé en quelques années de 200 000 à près d’un million, dont environ 700 000 dans l’enseignement supérieur. Ce succès témoigne de l’attractivité et de l’efficacité de ce modèle qui permet aux jeunes de se former tout en s’insérant dans le monde professionnel.

Pourtant, cette dynamique est aujourd’hui fragilisée par deux évolutions majeures. La première était prévisible : la réduction progressive du soutien public. Les subventions versées aux entreprises qui recrutent des apprentis, la prise en charge des formations par les opérateurs de compétences ou les exonérations sur les salaires des apprentis sont toutes en baisse. Ce qui a déjà induit une baisse de 65 000 contrats prévue en 2025 par rapport à 2024.

Mais il y a une seconde difficulté, tout aussi contraignante et que le dispositif actuel n’a pas anticipé : l’arrivée massive de l’intelligence artificielle et la vitesse fulgurante à laquelle les métiers se transforment. Les compétences acquises deviennent rapidement obsolètes : selon l’Association nationale des directeurs de ressources humaines, une compéte…