Frédéric Villeroux, footballeur et champion paralympique de Cécifoot lors de la finale contre l’Argentine en 2024 était vendredi, l’invité du congrès d’ophtalmologues à Bordeaux

Frédéric Villeroux, footballeur et champion paralympique de Cécifoot lors de la finale contre l’Argentine en 2024 était vendredi, l’invité du congrès d’ophtalmologues à Bordeaux

CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP

Des experts reconnus en France ont partagé leurs connaissances autour des récentes innovations et surtout de leurs applications sur le plan pratique et clinique. Ont été sur la sellette la strabologie, le segment antérieur pathologique, la chirurgie réfractive, la rétine médicale et la rétine chirurgicale. Outre le témoignage inaugural de Frédéric Villeroux, les conférences ont été concrètement associées à des propositions interactives, les participants ont ainsi pu découvrir le Wetlab qui permet la réalisation de la procédure chirurgicale in vivo dans son intégralité, et aussi des sessions vidéo de cas complexes. L’ophtalmologie vit aujourd’hui une époque riche en avancées thérapeutiques et technologiques, qui donne la possibilité aux patients d’être mieux pris en charge. Et la question de la formation n’est plus une option.

S’approprier l’innovation

« En effet, ça va très vite, commente le Dr Cornut et il faut suivre. Nous travaillons désormais avec l’IA qui nous aide sur le diagnostic, la précocité, la précision et la fiabilité. S’il est question des innovations prometteuses, nous travaillons à la manière de se les approprier, chacun dans nos cabinets. C’est vraiment un échange de bonnes pratiques, et pas juste un catalogue de nouveautés thérapeutiques. Il faut savoir que, de base, l’ophtalmologie s’appuie sur la technique, notamment l’imagerie. Aujourd’hui, nos pratiques chirurgicales ont carrément évolué et l’idée ici est de permettre à chacun de pouvoir appliquer les mêmes protocoles. »

Les gestes chirurgicaux, désormais validés par la science, font l’objet d’un consensus, mais ils dépendent d’une normalisation des gestes, pour plus de sécurité. Les premières mondiales en matière de chirurgie ophtalmo sont de plus en plus nombreuses. Ainsi, cette année, le CHU de Reims a franchi une nouvelle étape dans le domaine de la microchirurgie, en réalisant la première greffe de cornée assistée par un robot de microchirurgie. Une prouesse technologique qui ouvre des perspectives. Sans parler des récents essais cliniques de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) concernant l’implant sous-rétinien pour des patients atteints de DMLA ou dégénérescence maculaire liée à l’âge, affection qui touche près d’un million de personnes en France.

De meilleurs pronostics

Quels sont les enjeux entre la médecine, la technologie et les sciences humaines ? Le congrès Burdigallien a ouvert la réflexion. Thomas Cornut observe avec attention toutes ces grandes pistes thérapeutiques : « Beaucoup sont à l’état de recherche, mais c’est formidable. Pour autant, nous avons entre les mains désormais des nouvelles molécules qui, via des injections ou des médicaments, changent le pronostic parfois sombre de certaines maladies, comme la DMLA, mais aussi le diabète et des maladies dégénératives. Quoi qu’il en soit on dépiste mieux et beaucoup plus tôt. »

Le congrès bordelais a associé les orthoptistes pour les inviter à se former aux dernières innovations, parce que la pénurie de médecins spécialistes ophtalmos les a contraints à s’associer à ces professionnels paramédicaux. « Dans nos cabinets, nous travaillons aujourd’hui main dans la main avec les orthoptistes, qui assurent des tâches à notre place et nous font gagner du temps. Ils font des mesures d’acuité visuelle, réalisent des examens complémentaires, de l’éducation thérapeutique. Leur rôle est précieux, voire indispensable. »