Il est soutenu par Donald Trump : le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a officiellement demandé une grâce présidentielle dans son procès pour corruption, afin de mettre fin, selon lui, aux divisions suscitées dans le pays par ses démêlés judiciaires. Le dirigeant israélien, qui nie toute faute, est régulièrement entendu dans le cadre d’au moins trois procédures judiciaires, dans lesquelles aucun jugement n’a encore été rendu.
Les services du président israélien Isaac Herzog ont annoncé ce dimanche qu’il avait adressé au président « une demande de grâce exceptionnelle, aux conséquences significatives ». « Après réception de tous les avis, le Président de l’Etat examinera la requête avec responsabilité et sérieux », ont-ils ajouté dans un communiqué. Le président américain, Donald Trump, a écrit à Isaac Herzog plus tôt ce mois-ci pour lui demander d’accorder une grâce à Benyamin Netanyahou.
Un procès qui « déchire » le pays
Tout en affirmant vouloir mener le procès à terme pour prouver son innocence, le Premier ministre a justifié cette demande au nom de « l’intérêt public » dans une vidéo diffusée par ses services, mettant en avant les « immenses défis » que le pays doit relever. « La poursuite du procès nous déchire de l’intérieur, suscitant de vives divisions et intensifiant les fractures », a plaidé Benyamin Netanyahou dans sa vidéo, sur fond de vives divisions politiques entre ses partisans et ses détracteurs.
« Je suis certain, comme beaucoup d’autres dans le pays, que la fin immédiate du procès contribuera grandement à apaiser les tensions et à promouvoir la réconciliation générale dont notre pays a tant besoin », a-t-il poursuivi. Rappelant que son procès avait débuté il y a près de six ans, il a aussi affirmé que témoigner trois fois par semaine était « une exigence impossible à satisfaire ». En septembre, Isaac Herzog avait laissé entendre qu’il pourrait accorder une telle grâce, déclarant dans un entretien à la radio de l’armée que le procès du Premier ministre « pes[ait] lourdement sur la société israélienne ».
Accusé de faveurs politiques
Le Premier ministre israélien est accusé, ainsi que son épouse, Sara, d’avoir accepté des produits de luxe d’une valeur de plus de 260.000 dollars, tels que cigares, bijoux et champagne, de la part de milliardaires, en échange de faveurs politiques. Dans deux autres affaires, il est accusé d’avoir tenté de négocier une couverture plus favorable dans deux médias israéliens.
A 76 ans, il est le Premier ministre israélien ayant passé le plus grand nombre d’années en exercice, avec plus de dix-huit ans à la tête d’Israël depuis 1996. Il a annoncé qu’il se présenterait aux prochaines élections, qui auront lieu avant la fin de l’année 2026. Au cours de son mandat actuel, qui a débuté fin 2022, le leader du Likoud (droite) a proposé des réformes judiciaires de grande envergure qui, selon ses détracteurs, visaient à affaiblir les tribunaux.