Les victimes de harcèlement et de violences auront de nouveaux endroits où se réfugier. Marie-Claude Jarrot, maire de la commune, a signé mercredi après-midi la convention pour le dispositif “Demandez Angela”, porté par Apor, Greta 71 Sud Bourgogne, IFPA et AFPA et financé par la Région.

« C’est une promesse républicaine, ne jamais détourner le regard, ne jamais baisser les yeux. Ne jamais douter de vous, Mesdames », a rappelé Marie-Claude Jarrot.

Un code « secret »

Ce dispositif, originaire du Royaume-Uni (lire par ailleurs) , a pour objectif de combattre le harcèlement et les violences faites aux femmes et aux hommes. « Il s’adresse à tous ceux qui sont victimes de violences », rappelle David, stagiaire au Dispositif amont de la qualification (DAQ).

Les commerces (bars, restaurants, magasins…) et lieux accueillants du public y adhèrent et l’indiquent sur leur vitrine par un logo fourni par la commune. Toutes les personnes victimes de harcèlements ou de violences franchissent la porte et demandent Angela. Ce prénom est un code qui permet de signifier aux personnes travaillant dans le bâtiment qu’il y a un besoin d’aide : « Que vous soyez en train de vivre une situation dangereuse tout de suite ou que ce soit quelque chose de plus ancien ou de quotidien, tout le monde peut venir. »

Sécuriser et alerter

À partir de ce moment-là, les victimes sont mises en sécurité dans une autre salle. « Selon l’envie de la personne venue demander de l’aide mais aussi l’urgence, les employés appellent la police, les secours ou encore le réseau VIF (Violences intrafamiliales) local qui se chargent de rediriger », explique Sasha, stagiaire au DAQ.

Dix stagiaires du DAQ ont travaillé sur ce projet pour le rendre réel. « Certains d’entre nous sont allés sur le terrain à la rencontre des commerçants pour leur expliquer le dispositif et en quoi ça consiste pour eux. » En deux semaines, 79 commerçants ont signé la charte. « Il faut savoir que certains d’entre eux ont déjà aidé de manière spontanée des gens dans le besoin. S’impliquer dans le dispositif est un moyen de le rendre officiel », pointe Franck Leblanc, stagiaire également.

Ambassadeur du dispositif

La volonté de ces dix stagiaires, baptisés ambassadeurs du dispositif par Marie-Claude Jarrot, ne s’arrête pas à Montceau. « On souhaite que ça devienne national car quinze villes adhérentes, c’est peu face à ce fléau », constate avec gravité David.

Deux stagiaires ont créé des logos qui ont été soumis à la mairie. « Nous avons associé un QR code qui sera affiché et qui renvoie aux numéros d’urgences à appeler si vous êtes victimes ou témoins de violence et de harcèlement  », indique Sacha. Il ne reste plus qu’à attendre la validation et l’impression de celui-ci par la mairie pour que le dispositif soit officiellement mis en place.



Les dix stagiaires du DAQ qui ont participé et monté ce projet, ont retracé l’origine du dispositif “Demandez Angela”.  Photo Camille Poirson

Un dispositif hommage originaire du Royaume-Uni

En 2012, Angela Phillips, âgée de 34 a été tuée par son mari au Royaume-Uni. Quatre ans plus tard, le programme Ask for Angela, Demandez Angela en anglais, est lancé et porte le nom de cette femme en hommage en plus de rappeler l’ange qui veille. Sur les logos permettant d’identifier les commerces, on y retrouve des ailes d’anges ou deux mains tendues l’une vers l’autre.

En 2020, le dispositif arrive en France porté par une charte d’engagement édité par le gouvernement puis repris par des communes qui souhaitent s’engager contre le harcèlement de rue et les violences.