L’inauguration du café-théâtre Le Terrier, a eu lieu ce samedi soir dans une salle pleine… Comme un symbole. Après 40 ans à la tête du lieu qu’il a créé en 1986, Tonton Dgé a remis les clefs à Benjamin Lull, comédien passé de la scène à la direction. La transmission s’est faite sous une ovation chaleureuse et un rappel des origines. Des débuts difficiles, « il a fallu se battre pour se faire accepter et trouver sa place au commencement », le recours vital aux bénévoles, et l’esprit revendiqué d’indépendance artistique, malgré le rachat des murs par la mairie dans le cadre d’une convention.
« Ce n’est pas un truc municipal pour autant », a résumé l’ancien directeur, resté fidèle à la liberté des artistes. Sur scène, Benjamin Lull a raconté son arrivée à l’ancienne 7e vague, il y a huit ans, attiré par « l’odeur du théâtre : le bois rance, la moquette humide, la sueur », il pousse alors la porte, se présente et demande à jouer. Il finira par être programmé.
Huit ans plus tard, lorsqu’on lui propose de prendre la direction du lieu, il accepte de devenir le garant de l’héritage, non sans lucidité : « J’ai demandé à mes amis de me rejoindre dans cette nouvelle galère. » Pendant cinq mois, tous s’attellent à la rénovation : « Mon père a monté le mur derrière, mon grand-père a construit le bar. Et aujourd’hui, c’est un plaisir de vous voir si nombreux », a-t-il lancé à la salle, reconnaissant que l’apprentissage passera aussi par l’erreur.
« Nous ferons certainement des erreurs, mais c’est comme ça qu’on avance. »
Un Terrier plus grand, toujours libre
Les travaux, soutenus par la municipalité et prolongés par l’énergie des bénévoles, ont entièrement réhabilité le lieu, du sol au plafond, et permis d’agrandir la jauge à 48 places, avec une entrée PMR et un accès direct depuis la rue Kebler.
Les fondamentaux ne bougent pas : le tarif d’entrée restera 10 euros, conformément au choix revendiqué par l’ancien directeur, et aucune rupture n’est prévue dans l’ADN artistique du lieu, pensé comme un « théâtre-laboratoire » où l’expérimentation prime.
Quarante ans après sa naissance sous la 7e Vague, Le Terrier retrouve un collectif pour le porter. Et ce sont aux comédiens qui se décrivent comme une équipe de renards de conclure : « La grandeur vient des débuts modestes. Voilà nos débuts, le reste est à écrire. »
pratique Les RDV en décembre : samedi 6 à 18 h projection films courts spécial enfants. Samedi 13, 20 h 30 Tutti Bruti en concert. Vendredi 19 à 20 h 30, scène ouverte concert. Samedi 20 à 15 h 30 Contes de Noël spécial enfants. Programmation et réservation sur leterrier.assoconnect.com