À Toulon, on souffle un coup, et on repart. Car si la victoire bonifiée acquise samedi contre Montauban a permis de clore sereinement le chapitre Top 14, au chaud sur le podium, elle a aussi laissé entrevoir le travail qu’il reste à accomplir avant d’écrire la première page européenne de la saison, dès le week-end prochain.

Bien que dominateur sur l’ensemble de la partie (54-28), le Toulon de Pierre Mignoni a en effet dévoilé, face à l’inexpérimenté promu, nombre de fêlures dans des secteurs pourtant élémentaires du jeu de rugby : la touche et la défense.

« Dès que tu es un peu trop soft, tu es puni. On ne peut pas être comme ça la semaine prochaine, c’est évident. […] Ce sera le très haut niveau. Donc, là, il ne faudra pas se louper », prévenait, après le match, le coach des Rouge et Noir. Et à raison.

« Démarrer fort » et « remonter le curseur »

Dimanche après-midi (18 h 30, heure française), le RCT entamera une nouvelle campagne de Champions Cup dans le froid d’Edimbourg, la capitale écossaise. Suivra, la semaine suivante (dimanche 14 décembre à 16 h 15), la réception de Bath, champion d’Angleterre en titre. Rien que ça.

Or, dans une formule où les meilleurs de la phase de groupes s’offrent un avantage non négligeable lors des matchs éliminatoires, tout retard à l’allumage sera presque rédhibitoire pour truster l’une des premières places.

Pierre Mignoni le sait bien : « J’ai envie qu’on démarre fort. Ça va être très dur à Edimbourg. On doit se montrer bien meilleur que ce que l’on a été pour l’instant sur les rencontres à l’extérieur, hormis à Montpellier ou sur quelques bouts de match. Il va falloir vraiment remonter le curseur, à commencer par la conquête et la défense. Parce que, là, ça joue très vite. C’est une autre dimension. »

« On sait qu’il y a une différence sur les matchs de Champions Cup, partageait à son tour le centre Mathieu Smaïli. L’intensité est encore plus haute, plus forte. Il y a davantage de rythme, le ball in play est plus élevé. »

Pour se préparer à « ce changement de compétition, d’environnement et d’équipes », le groupe varois travaille donc avec l’Europe dans un coin de la tête depuis le retour des vacances, soit le lundi 17 novembre. « Les joueurs ont bossé très dur. C’est pour ça que c’était difficile d’avoir le gros rythme sur les deux matchs qu’on vient de faire, à Paris et aujourd’hui (samedi). Ils travaillent beaucoup plus dur que d’habitude, il faut le comprendre. Et c’est justement parce qu’on se prépare à ces deux matchs-là. Que ce soit en salle de musculation ou sur le terrain, ça a été très intense… mais nécessaire. »

« Reconnecter » les joueurs, le « challenge » de Mignoni

Nécessaire, oui. Pour autant, pousser de la fonte et travailler ballon en mains ne suffira peut-être pas. Car, cette semaine, un autre défi va s’imposer au staff de Pierre Mignoni : « Dernièrement, j’ai été obligé de mettre quelques joueurs au repos, les internationaux notamment. Il va falloir que tout le monde se reconnecte. Ça, c’est mon gros challenge. Heureusement, on a une longue semaine. Mais il faut rapidement que les gars qui reviennent de vacances ne soient plus en vacances dans leurs têtes. Pour que la cohésion se refasse vite et qu’on aille faire un gros match. »

Histoire de (re)faire vibrer Toulon ? On se souvient que la saison dernière, la Champions Cup avait amené son lot d’émotions sur la rade, avec des matchs marquants face aux Harlequins, aux Saracens, ou même à Toulouse, tombeur du club varois en quart de finale. Trois fois vainqueur du trophée lors des glorieuses années (2013, 2014, 2015), le RCT aura encore une fois une réputation à tenir.