Par
Veronique Weber
Publié le
30 nov. 2025 à 16h18
Vendredi 21 novembre 2025, toute l’équipe du Château-Musée de Dieppe (Seine-Maritime) était en effervescence. Et pour cause : elle recevait une nouvelle œuvre à accrocher aux cimaises de la salle dédiée aux peintures impressionnistes. Et pas n’importe quelle œuvre : La Seine à Bougival, peinte en 1873 par Sisley.
Une œuvre « à la touche sensible et discrète du courant impressionniste », souligne Pauline Le Jossic, directrice adjointe du musée, « qui dégage une grande sérénité, avec ce jeu de reflets dans le ciel et l’eau ».
En attendant ses propriétaires
Outre la beauté de l’œuvre et la renommée de Sisley, c’est aussi l’histoire du tableau qui en fait une pièce remarquable. En effet, ce tableau fait partie des œuvres spoliées par le régime nazi durant la Seconde Guerre mondiale et récupérées par les Alliés.
Il est de ce fait référencé MNR, les Musées nationaux récupération, appellation donnée, dans les années 1950, à 2 200 œuvres retrouvées en Allemagne et renvoyées en France.
« Au musée de Dieppe, nous avons donc actuellement huit œuvres MNR », souligne Pierre Ickowicz, le conservateur.
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Au départ, « ces œuvres MNR ont été réparties dans des musées nationaux, puis dans un deuxième temps dans des musées de territoire pour contribuer à l’effort de présentation pour qu’elles soient reconnues par des ayants droit », poursuit-il.
La toile d’Alfred Sisley était jusqu’alors conservée dans les réserves du musée d’Orsay.
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Mais ce tableau ne rejoint pas le musée de Dieppe de manière pérenne. Des spécialistes sont toujours en quête de ses propriétaires. Et lorsqu’ils seront retrouvés, elle leur sera rendue.
De la même manière qu’en 2022 et en 2024, le musée de Dieppe a déjà participé à la restitution de deux œuvres spoliées : Tempête en mer, une toile hollandaise du 17e siècle et Les Péniches, toile peinte par… Alfred Sisley en 1870. Cette dernière est restée à Dieppe 41 ans.
Le public aura donc largement le temps de venir au Château-Musée de Dieppe admirer La Seine à Bougival en attendant que ses propriétaires soient retrouvés.
« Cette œuvre sera valorisée l’an prochain », souligne l’équipe du musée. Le 28 février, Anne Robbins, conservatrice au musée d’Orsay, viendra en parler.
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