« Avec ses 16 millions d’actes d’état civils, la plus grande « mairie » des Français se trouve à Nantes », glisse Eléonore Caroit. La ministre en charge des Français de l’étranger a fait un saut, ce vendredi 28 novembre, au « quai d’Orsay nantais ». Niché dans un quartier prioritaire de la cité des ducs, le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères est une fourmilière où 350 agents délivrent, chaque jour, des actes de naissance, de mariage et de décès pour les expatriés.
Ce vendredi matin, Éléonore Caroit a assisté à l’éclosion du premier acte d’état civil électronique transcrit (1), en l’occurrence l’acte de naissance d’une petite fille de nationalité française née au Maroc. Lancé, depuis 2021, dans un chantier de dématérialisation des services consulaires, le ministère veut « simplifier et accélérer » les démarches de ses plus de trois millions de ressortissants français. « Un enjeu démocratique », selon la ministre Renaissance. Le coût de l’opération ? 3,8 millions d’euros, uniquement cette année, pour dématérialiser le service de l’état-civil (12,2 millions pour le reste). « On réduit nos budgets, mais on continue à investir pour rendre service aux Français. »
« On dématérialise mais on garde le contact »
À Nantes, le ministère abrite, depuis 2021, France consulaire, centre d’appel en charge de répondre aux questions administratives des Français de l’étranger. Le service, qui reçoit 2300 coups de fil par jour, couvrira bientôt tous les pays du monde. « On dématérialise, mais on garde le contact avec nos concitoyens, rassure Éléonore Caroit. C’est important de parler à une vraie personne. »
Plus besoin, dans certains pays, de se rendre à l’ambassade ou au consulat pour renouveler son passeport français. En 2024, l’État a expérimenté la dématérialisation pour les compatriotes établis au Canada et au Portugal. Au 1er décembre, le test reprend et s’étendra durant deux ans aux expatriés vivant en Espagne et en Australie.
(1) L’officier de l’état civil consulaire reporte sur les registres français un acte établi par une autorité étrangère.