Deux ressortissants français extradés du Maroc ont été mis en examen ce vendredi à Toulouse et placés en détention provisoire dans le cadre du démantèlement d’un réseau d’importation de drogue entre l’Espagne et la France, a annoncé ce dimanche le parquet de la Ville rose.
Les deux suspects, âgés de 27 et 28 ans, sont poursuivis pour « trafic de stupéfiants, importation en bande organisée de stupéfiants et blanchiment en bande organisée de trafic de stupéfiants, sur une période allant de janvier 2021 à février 2024 », a précisé le procureur de la République de Toulouse David Charmatz dans un communiqué.
Ils sont soupçonnés de faire partie des dirigeants du réseau dit « Arai Farmers », un réseau « opérant depuis Barcelone sous l’autorité de commanditaires installés au Maroc, en utilisant la messagerie Telegram », a-t-il ajouté.
Incarcérés au Maroc avant d’être remis à la France
Ces deux Toulousains étaient visés par un mandat d’arrêt européen depuis avril 2024, comme deux autres dirigeants présumés du réseau, en raison de leur fuite au Maroc, selon le communiqué. En juin, le premier des quatre chefs présumés avait été arrêté à son retour en France après 18 mois au Maroc, puis mis en examen et incarcéré, a ajouté le procureur.
Deux autres, « tous les deux en état de récidive légale », ont été interpellés en février 2025 et incarcérés au Maroc avant d’être remis à la France et transportés à Toulouse vendredi, a précisé David Charmatz, selon lequel les investigations se poursuivent pour obtenir l’extradition des individus restant en fuite.
Au cours de cette enquête, lancée par la section de recherches de gendarmerie de Toulouse après une tentative d’assassinat en 2021, deux vagues d’interpellations ont conduit à la mise en examen à ce jour de 40 personnes, dont 15 sont en détention, d’après le communiqué. Selon le procureur, cette organisation criminelle « alimentait des réseaux de livraison ainsi que des envois de colis vers plusieurs villes du territoire national » en s’appuyant « sur des appartements nourriciers en région toulousaine ».
« Les approvisionnements en cocaïne depuis Barcelone étaient assurés via des véhicules équipés de caches hydrauliques ou de réservoirs aménagés. Les investigations, menées en étroite coopération avec la Guardia Civil, ont aussi permis de mettre au jour des circuits de blanchiment, notamment par de fausses factures et des flux en cryptomonnaies », a poursuivi le communiqué.
La frontière entre la France et l’Espagne est un des principaux points d’entrée de drogue en France.
Les deux tiers des stupéfiants qui rentrent dans l’Hexagone transitent par l’autoroute A9 longeant le littoral méditerranéen entre la France et l’Espagne, selon l’ex-procureur de la République de Perpignan, Jean-David Cavaillé.