Le prix du pass Navigo pourrait changer sensiblement dès janvier 2026. Les documents soumis au vote du 10 décembre montrent des hausses ciblées sur les tickets, les forfaits mensuels et les abonnements scolaires.
Prix Navigo 2026 : ce que prévoit Île-de-France Mobilités
Les données tarifaires révèlées par Île-de-France Mobilités (IDFM) offrent un aperçu précis de ce que pourrait être la grille tarifaire 2026. Le conseil d’administration doit encore se prononcer, mais le document transmis aux élus détaille déjà l’ampleur des ajustements envisagés pour l’ensemble des titres de transport. L’autorité régionale explique dans son communiqué que l’évolution proposée s’inscrit dans un dispositif destiné à encadrer les hausses.
Elle indique ainsi qu’« une hausse tarifaire modérée de 2,3%, conforme à l’inflation de +1% » sera soumise au vote. En pratique, cette progression concernerait aussi bien les usagers réguliers que les voyageurs occasionnels, qu’ils utilisent un ticket unitaire, un abonnement Navigo Mois ou un pass scolaire.
Concrètement, voici les tarifs envisagés pour 2026 :
- Le ticket métro-train-RER passerait à 2,55 € (et 1,30 € en tarif réduit)
- le ticket bus-tram atteindrait 2,05 € (1,05 € réduit)
- pour les trajets via le service Navigo Liberté+, les montants proposés seraient de 2,04 € pour le métro-train-RER (1,02 € réduit) et 1,64 € pour le bus-tram (0,82 € réduit)
Ces ajustements rappellent que le prix final dépendra largement de la fréquence d’utilisation : un télétravailleur effectuant moins de trajets que la moyenne pourrait constater une hausse marginale, tandis qu’un usager quotidien verrait l’intérêt du forfait mensuel se renforcer.
Transports franciliens : une hausse qui reflète l’extension du réseau
Au-delà des montants, IDFM insiste sur le contexte qui justifie cette évolution. Le communiqué souligne que le réseau s’est considérablement étoffé ces dernières années, avec de nouvelles lignes, des prolongements de métro et des modernisations de matériel roulant. On peut y lire que l’extension du réseau induit mécaniquement une hausse des dépenses d’exploitation, ce qui impose une révision régulière des recettes pour maintenir l’équilibre financier. L’autorité explique à ce titre que « sans les contributions des collectivités et des entreprises, le vrai prix du passe Navigo serait de 280 € ». Autrement dit, l’utilisateur paie aujourd’hui bien moins que le coût réel du service, même après revalorisation.
Les forfaits 2026 présentés reflètent cette logique.
- le Navigo Mois “toutes zones” atteindrait 90,80 €, ou 45,40 € en tarif réduit. Le forfait annuel progresserait à 998,80 €, juste en-dessous du seuil symbolique des 1.000 € annuels
- les forfaits hebdomadaires seraient fixés à 32,40 € (16,20 € réduit)
- le forfait Senior afficherait 544,80 €.
- les tarifs scolaires suivraient la même logique : 393,30 € pour un abonnement Imagine R (hors frais de dossier) et 17,20 € pour la version Junior
- pour les touristes, les montants proposés restent contenus : 14 € pour un ticket aéroports (7 € réduit), et entre 30,60 € et 78 € pour Paris Visite, selon la durée choisie.
Ces ajustements, s’ils sont validés, modifieraient la structure du budget transport, mais la prise en charge employeur — entre 50% et 100% selon les entreprises — atténuerait nettement l’effet pour les salariés. Les usagers occasionnels, de leur côté, devraient recalculer leur seuil de rentabilité entre ticket unitaire, Liberté+ et forfait mensuel. Enfin, les familles disposant d’abonnements scolaires verraient leurs dépenses augmenter de manière modérée mais significative.
Ce que ces prix pourraient impliquer pour les Franciliens
Concrètement, les usagers réguliers bénéficieraient d’une hausse limitée, d’autant que le forfait mensuel ne progresserait que de 2 €. Pour ceux dont l’employeur prend en charge la moitié du pass, l’impact réel serait d’un euro par mois. Les voyageurs occasionnels, plus sensibles au prix unitaire du ticket, verraient en revanche le coût d’un trajet métro franchir le seuil des 2,50 €, ce qui pourrait encourager certains à se tourner vers des solutions alternatives, comme le covoiturage subventionné par la Région.
Les jeunes restent relativement protégés via les forfaits scolaires, même si le prix d’Imagine R continue de progresser légèrement chaque année. Enfin, pour les publics modestes bénéficiant de tarifs réduits — Solidaires ou Améthyste — la grille proposée maintient des écarts significatifs, avec des montants parfois divisés par deux par rapport au tarif plein.