Il y a peu, des chercheurs japonais ont publié les résultats de leur expérience menée avec la Station Spatiale Internationale (ISS). Ces derniers ont placé sur la paroi de l’engin une mousse végétale et ce, durant près de neuf mois. Or, la capacité de survie exceptionnelle des spores de la mousse ont étonné les scientifiques. En effet, ceux-ci s’attendaient à un taux de survie quasi nul.

Neuf mois sur la paroi extérieure de l’ISS

Comme chacun sait, la Station Spatiale Internationale (ISS) est le théâtre de nombreuses expériences scientifiques et ce, depuis plusieurs décennies. Dernièrement, nous évoquions l’astronaute française Sophie Adenot, dont la future mission à bord de l’ISS sera de tester le tout premier prototype de combinaison spatiale de l’équipementier Decathlon – une combinaison intra-véhiculaire (IVA). Une équipe de l’Université d’Hokkaido (Japon) a récemment mené une expérience toute autre, dont les résultats ont fait l’objet d’une publication dans la revue iScience le 20 novembre 2025.

Les chercheurs nippons ont placé une mousse végétale de l’espèce Physcomitrium patens durant neuf mois à bord de l’ISS. Toutefois, il s’avère que le « cobaye » ne se trouvait pas dans un laboratoire à l’intérieur de la station mais était fixé sur une de ses parois, à l’extérieur. Autrement dit, le végétal était complètement exposé à l’environnement hostile de l’espace. L’objectif était de déterminer si la mousse en question, une plante primitive capable de prospérer dans certains des environnements les plus extrêmes, était capable ou non de survivre à une exposition prolongée au vide spatial.

« L’environnement spatial impose de multiples facteurs de stress qui n’existent pas sur Terre, notamment des fluctuations de température extrêmes, les radiations, les rayons UV, le vide et une gravité modifiée. », peut-on lire dans la publication.

mousse végétale ISSCrédit : Fujita et al., iScience., 2025Conception du dispositif d’exposition spatiale et assemblage des échantillons pour l’expérience d’exposition spatiale.Vers de futurs systèmes agricoles dans l’espace ?

Dans les faits, la mousse a passé 283 jours dans ces conditions, entre 2022 et 2023. Selon les responsables de l’expérience, plus de 80% des spores ont survécu et plus de 90% de ces mêmes spores ont pu germer après leur retour sur Terre, en laboratoire. Pourtant, les chercheurs s’attendaient à un taux de survie quasi nul. Selon eux, il s’agit d’une preuve remarquable que la vie ayant évolué sur notre planète possède des mécanismes intrinsèques au niveau cellulaire, lui permettant de survivre aux conditions de l’espace.

Dans leur publication, les chercheurs ont indiqué que la structure enveloppant les spores a pu les protéger des effets nocifs des rayons ultraviolets. Or, il se pourrait que ces mêmes structures résultent d’une adaptation évolutive qui se serrait produite il y a des centaines de millions d’années, dans le but de protéger les premières plantes, au moment des premières extinctions massives ayant suivi leur colonisation des terres émergées.

Cette découverte ouvrirait potentiellement la voie vers de futurs systèmes agricoles dans l’espace et permettrait de déterminer si tel ou tel sol extraterrestre peut ou non se montrer viable dans le cadre de la culture de plantes, comme c’est le cas sur Terre. Pour les meneurs de l’étude, il se pourrait que leurs travaux mène vers la construction d’écosystèmes dans des environnements extraterrestres, notamment sur la Lune et sur Mars. Ainsi, l’Agence d’exploration aérospatiale japonaise (JAXA) pourrait avoir l’idée de proposer une collaboration avec la NASA, dans le cadre du programme Artemis.