Mohamed Beisat, le ministre sahraoui des Affaires étrangères, était présent ce dimanche 30 novembre à l’ouverture, à Alger, de la conférence internationale sur les crimes du colonialisme en Afrique.

TSA l’a rencontré et l’a interrogé sur la question sahraouie, à la lumière de la résolution adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU le 31 octobre dernier. 


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Lors de cette conférence, vous avez plaidé pour la réforme du Conseil de sécurité et le changement de la Charte des Nations-Unies. Pourquoi ? 

 


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Je pense que la responsabilité principale dans le retard de la liquidation du colonialisme au Sahara occidental incombe en grande partie à l’inefficacité de l’Organisation des Nations-Unies et au double standard du Conseil de sécurité.

Pour cela, la République sahraouie joint sa voix aux peuples et gouvernements du monde pour changer la Charte des Nations-Unies afin que cette charte inclut une véritable réforme du Conseil de sécurité. L’Afrique n’est pas représentée au Conseil de sécurité.


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La Charte des Nations-Unies évoque des principes nobles, l’égalité, la démocratie et la justice. Or, il accorde le droit de décision dans les questions de paix et de sécurité à cinq Etats. Cela est injuste et inéquitable. 

Ce Conseil de sécurité a causé jusque-là trois guerres de génocide, en Europe (Bosnie), en Afrique (Rwanda) et en Asie (Palestinine), et il risque d’en causer d’autres à l’avenir. Je crois que le temps est venu pour réformer l’ONU et le Conseil de Sécurité, et changer la Charte, notamment dans ses paragraphes relatifs à la prise de décision au sein de l’instance onusienne. 

 

Quelle lecture faites-vous de la résolution du Conseil de sécurité du 31 octobre sur le Sahara occidental ? 

 

La résolution 2797 adoptée par le Conseil de sécurité est une résolution importante car elle réaffirme le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et parce qu’elle rappelle de nouveau la Charte des Nations-Unies, en réaffirmant l’accord des parties et le respect du droit à l’autodétermination, et en reconduisant le mandat de la Minurso pour une année, sans changement dans sa mission ou dans son contenu. Ce qui signifie la continuité de cette mission chargée du référendum au Sahara occidental. 

 

Mais des voix au Maroc continuent de la présenter comme une “victoire”…

 

Cela me rappelle leur célébration de la décision de la Cour internationale de justice du 16 octobre 1975. Quand la CIJ a rendu son arrêt reconnaissant les droits du peuple sahraoui, les Marocains ont fêté cela en prétendant que la cour internationale a accepté leur prétention d’annexer le Sahara occidental. 

Aujourd’hui, la résolution 2797 dit clairement qu’il faut respecter le droit du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination et les Marocains jubilent en disant que la résolution a accepté leur plan d’autonomie.

En réalité, cela est destiné à la consommation de leur opinion publique interne et il s’agit d’une tentative de vendre l’illusion et le mensonge à la société marocaine qui est lassée de cette guerre injuste dont les victimes sont les enfants et les ressources du peuple marocain ainsi que la place de son État dans le monde.