La région académique Provence-Alpes-Côte d’Azur, et en particulier les Alpes-Maritimes, se trouvent à la croisée des chemins concernant l’emploi et la formation. Vieillissement de la population, besoin massif de main-d’œuvre dans les filières industrielles et médico-sociales, attractivité touristique forte mais sous tension : les défis sont nombreux. C’est dans ce contexte que le Haut-Commissaire à l’enseignement et la formation professionnels, Eric Garnier, était en déplacement ce jeudi pour rencontrer recteurs, représentants de l’État, entreprises et responsables académiques.

Améliorer l’Insertion

« Le premier sujet, c’est l’emploi des jeunes », pose Eric Garnier. Avec un taux de chômage national autour de 19 % (et 20 % dans la région), l’objectif est clair : adapter l’offre de formation aux besoins réels du marché du travail. « Travailler sur l’insertion et garder l’emploi comme fil directeur », répond-il. L’enjeu est double : répondre à la demande croissante de services (santé, médico-social) tout en préparant la relève dans les métiers techniques et industriels. « Nous souhaitons ainsi anticiper les besoins à 5 ou 10 ans, notamment en industrie, tourisme-hôtellerie, santé ou numérique », poursuit Eric Garnier.

Secteurs d’Avenir et Campus

Accompagné des recteurs de l’académie de Nice et région PACA, le haut-commissaire a souligné l’attractivité du secteur aéronautique, très implanté. « Airbus représente 18 000 emplois », ont souligné les acteurs présents. Pour répondre à ces besoins croissants, la région mise sur les Campus des métiers et de la qualification, des ’hubs’ qui réunissent lycées, CAP et soutenus par les entreprises. Le recteur de région académique PACA Benoît Delaunay constate : « 10 des 15 métiers les plus recruteurs d’ici 2030 relèvent de la voie professionnelle ».

« Faire Sauter les Verrous »

« Il faut faire sauter ces verrous », renchérit la rectrice de l’académie de Nice, Natacha Chicot. En proposant des filières sur mesure pour le territoire. Comme au lycée Paul Augier de Nice, où un certificat de spécialisation autour de la gastronomie niçoise a été proposé à une quinzaine de jeunes. « Résultat ? , se félicite Eric Garnier,  100 % d’insertion à la sortie. » D’autres filières spécifiques, comme la cuisine adaptée aux yachts, voient le jour. Des filières de niche malgré tout. Malgré tout, la voie professionnelle reste parfois victime de préjugés. Selon les responsables, montrer que la voie pro n’empêche pas de poursuivre des études est essentiel. Concernant les difficultés à obtenir des alternances, dont Nice-Matin s’était fait l’écho, notamment en raison de la baisse des aides à l’embauche accordées aux entreprises, le haut commissaire a insisté sur la nécessité d’adapter la formation aux territoire : « Lorsque les formations courtes sont construites en étroite collaboration avec les entreprises et qu’elles répondent à leurs besoins, les partenaires acceptent sans difficulté d’ouvrir ce type de contrat. »