Le tribunal judiciaire de Grenoble a ordonné, ce lundi 1er décembre, le placement en redressement judiciaire de de l’Union mutualiste pour la gestion du Groupement hospitalier mutualiste de Grenoble (UMH-GHM), l’établissement de santé privé d’intérêt collectif (Espic) qui gère la Clinique mutualiste grenobloise. Une décision qui fait suite à la demande, déposée le 21 novembre dernier , par la direction du GHM qui sollicitait le tribunal pour permettre “d’assurer, avec l’ensemble de ses équipes médicales, la continuité de ses services pour les patients”.

Le directeur général de La Mut’, Patrick Bordessoule, précisait dans un communiqué que “bien qu’ayant renoué avec la croissance depuis la mise en place de sa nouvelle gouvernance en 2023 (le GHM a été placé sous tutelle et le groupe Avec, qui l’avait repris en 2020, écarté de sa gestion après la mise en examen de son président Bernard Bensaid, NDLR), elle est confrontée à un nouvel imprévu dans le contexte complexe du financement des activités de santé : les réformes de financement des Espic depuis avril 2025 induisent une baisse de -30 % des dotations de soutien à l’activité, ce qui a pesé sur la trésorerie de l’établissement”.

“La Clinique mutualiste va toujours assurer les soins des patients isérois”

Une difficulté supplémentaire venue s’ajouter à un contexte financier déjà tendu que détaillait, mi-octobre, le syndicat FO, l’Union de quartier Berriat Europole et Les Amis de la clinique mutualiste qui faisaient savoir que “les services des impôts réclament 5 millions d’euros à La Mut’au titre de la TVA, comme si c’était une société commerciale. À ces sommes, il faut ajouter encore 4 à 5 millions d’euros destinés à des procédures prud’homales liées à la gestion du GHM par Bernard Bensaid [patron du groupe Avec]”.

Ce lundi, le tribunal grenoblois a donc ouvert une période d’observation de six mois et fixé la date de cessations des paiements au 15 novembre dernier. La procédure doit permettre un gel des dettes, pour assainir la situation financière et maintenir les 1 300 emplois du GHM. Elle pourrait aussi amener à un plan de cession. Une option que continue de demander le syndicat FO. “Ce redressement est le meilleur moyen pour la Clinique mutualiste de se séparer du groupe Avec et de trouver un repreneur crédible respectueux du modèle Espic”, écrit FO dans un communiqué qui tient à rassurer : “La Clinique mutualiste va toujours assurer les soins des patients isérois”.

Chaque année, le GHM accueille 120 000 patients et assure 25 % de l’offre de soins de l’agglomération grenobloise.