108 médicaments, dont 89 commercialisés en France, sont jugés « plus dangereux qu’utiles » par la revue Prescrire pour 2026. Il s’agit de produits d’utilisation courante qui, pour certains, peuvent provoquer des effets indésirables disproportionnés et pour d’autres, de graves conséquences allant de l’hospitalisation au décès.
Chaque année, la revue médicale Prescrire actualise son bilan des médicaments à éviter. Certains médicaments sont ajoutés, d’autres sont retirés, soit parce que leur commercialisation a été arrêtée sur décision de la firme ou d’une autorité de santé, soit le temps d’un réexamen par Prescrire de leur balance bénéfices-risques, susceptible d’être modifiée par de nouvelles données en cours d’analyse.
Parmi les principales évolutions entre le bilan 2025 et le bilan 2026, Prescrire note que l’ajout de 4 produits au bilan des médicaments à écarter,car ils exposent à des effets indésirables disproportionnés au regard d’une absence de démonstration d’efficacité clinique, d’une efficacité incertaine ou trop modeste par rapport à un placebo. Il s’agit de l’andexanet alfa (Ondexxya – non commercialisé en France), la chondroïtine, le fézolinétant et le géfapixant.
Au total, la liste noire établie par Prescrire pour 2026 contient 108 médicaments déconseillés, dont 89 sont commercialisés en France.
Cancérologie Greffes – Hématologie
Le défibrotide (Defitelio), le mifamurtide (Mepact – non commercialisé en France), le nintédanib (Vargatef° – non commercialisé en France), le panobinostat (Farydak), le roxadustat (Evrenzo°), la trabectédine (Yondelis), le vandétanib (Caprelsa), la vinflunine (Javlor).
Cardiologie
L’aliskirène (Rasilez – non commercialisé en France), l’andexanet alfa (Ondexxya° – non commercialisé en France), le bézafibrate (Befizal, le ciprofibrate (non commercialisé en France) et le fénofibrate (Lipanthyl° ou autre), la dronédarone (Multaq), l’ivabradine (Procoralan ou autre), le nicorandil (Ikorel ou autre), l’olmésartan (Alteis, Olmetec ; et associé avec l’hydrochlorothiazide dans Alteisduo, Coolmetec et associé avec l’amlodipine dans Axeler, Sevikar), la ranolazine (Ranexa – non commercialisé en France), la trimétazidine (Vastarel ou autre), le vernakalant (Brinavess – non commercialisé en France).
Dermatologie- Allergologie
Le finastéride 1 mg (Propecia ou autre), la méquitazine (Primalan), le pimécrolimus (Elidel – non commercialisé en France), la poudre de graines d’arachide Palforzia, Phloroglucinol, le pimécrolimus dermique (Elidel – non commercialisé en France) et le tacrolimus dermique (Protopic° ou autre), la prométhazine injectable (Phénergan).
Diabétologie-Nutrition
– Pour le diabète, on retrouve :
les gliptines, alias inhibiteurs de la dipeptidylpeptidase-4 (DPP-4) : l’alogliptine (Vipidia ; et associée avec la metformine dans Vipdomet), la linagliptine (Trajenta et associée avec la metformine dans Jentadueto), la saxagliptine (Onglyza ; et associée avec la metformine dans Komboglyze), la sitagliptine (Januvia, Xelevia ; et associée avec la metformine dans Janumet, Velmetia) et la vildagliptine (Galvus ; et associée avec la metformine dans Eucreas), la pioglitazone (Actos – non commercialisé en France).
– Perte de poids :
l’association bupropione + naltrexone (Mysimba° – non commercialisé en France) ;
l’orlistat (Xenical° ou autre).
Douleur – Rhumatologie
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ont un profil d’effets indésirables commun, mais certains exposent à moins de risques que d’autres. Quand le paracétamol n’est pas suffisant, les options les moins à risque sont l’ibuprofène et le naproxène (Naprosyne° ou autre), à condition d’en maîtriser la posologie et d’éviter les prises en continu.
– Certains anti-inflammatoires non stéroïdiens :
L’acéclofénac (Cartrex ou autre) et le diclofénac (Voltarène ou autre) par voie orale, la capsaïcine en patchs (Qutenza°), le célécoxib (Celebrex ou autre), l’étoricoxib (Arcoxia ou autre) et le parécoxib (Dynastat), le kétoprofène en gel (Ketum gel ou autre) , le méloxicam (Mobic ou autre), le piroxicam (Feldène ou autre) et le ténoxicam (Tilcotil).
– Arthrose
La chondroïtine (Chondrosulf° ou autre), la diacéréine (Art 50 ou autre), la glucosamine (Flexea ou autre)
– Médicaments “myorelaxants”
La méphénésine par voie orale (Décontractyl – non commercialisé en France), le méthocarbamol (Lumirelax°), le thiocolchicoside (Miorel° ou autre).
– Ostéoporose
Le dénosumab dosé à 60 mg (Prolia), le romosozumab (Evenity – non commercialisé en France).
– Divers
La capsaïcine en patchs (Qutenza°), l’association colchicine + poudre d’opium + tiémonium dans la spécialité Colchimax, la quinine
Gastro-entérologie
L’acide obéticholique (Ocaliva), la diosmectite (Smecta ou autre), l’hydrotalcite (Rennieliquo), la montmorillonite beidellitique alias monmectite (Bedelix, et en association dans Gelox) et le kaolin (en association dans Gastropax et Neurotroses), la dompéridone (Motilium ou autre), le dropéridol (Droleptan ou autre) et la métopimazine (Vogalène, Vogalib), le prucalopride (Resolor), la teinture d’opium (Dropizal), le trinitrate de glycéryle pommade à 0,4 % (Rectogésic).
Gynécologie – Endocrinologie
La tibolone (Livial° ou autre)
Le fézolinétant (Veoza), un médicament visant à bloquer les récepteurs NK3 (pour neurokinine 3) impliqués dans des mécanismes de thermorégulation, autorisé dans les bouffées de chaleur liées à la ménopause, a une efficacité clinique très modeste.
Infectiologie
La moxifloxacine (Izilox ou autre)
Neurologie
– Maladie d’Alzheimer
Le donépézil (Aricept ou autre), la galantamine (Reminyl ou autre), la rivastigmine (Exelon ou autre), la mémantine (Ebixa ou autre)
– Sclérose en plaques
l’alemtuzumab (Lemtrada – non commercialisé en France), le natalizumab (Tysabri), le tériflunomide (Aubagio)
– Divers
La fenfluramine (Fintepla), la flunarizine (Sibelium) et l’oxétorone (Nocertone), le Ginkgo biloba, le naftidrofuryl (Naftilux ou autre), le piracétam (Nootropyl ou autre), la tolcapone (Tasmar)
Pneumologie – ORL
Antitussifs
L’ambroxol (Muxol ou autre), la bromhexine (Bisolvon), le géfapixant (Lyfnua), l’oxomémazine (Toplexil ou autre), la pentoxyvérine (Clarix toux sèche pentoxyvérine 0,15 %).
Maux de gorge
L’alpha-amylase (Maxilase° ou autre)
Divers autres médicaments utilisés dans des troubles pulmonaires ou ORL sont à écarter.
Les décongestionnants par voie orale ou nasale (éphédrine, naphazoline, oxymétazoline, pseudoéphédrine, tuaminoheptane), la phényléphrine et la xylométazoline (non commercialisées en France), le mannitol inhalé (Bronchitol° – non commercialisé en France), le nintédanib (Ofev), le roflumilast (Daxas° – non commercialisé en France)
Le mannitol inhalé (Bronchitol – non commercialisé en France), le roflumilast (Daxas – non commercialisé en France).
Psychiatrie – Dépendances
– Médicaments de la dépression
L’agomélatine (Valdoxan ou autre), le citalopram (Seropram ou autre) et l’escitalopram (Seroplex ou autre), la duloxétine (Cymbalta ou autre), le milnacipran(Milnacipran Arrow ou autre), la réboxétine (non commercialisée en France) et la venlafaxine (Effexor LP ou autre), l’eskétamine en solution pour pulvérisation nasale (Spravato), la tianeptine (Stablon ou autre)
– Autres psychotropes
La dapoxétine (Priligy), l’étifoxine (Stresam)
Sevrage tabagique
La bupropione (Zyban)
Urologie
Le pentosane polysulfate oral (Elmiro