Depuis la révélation du projet d’une ligne TGV entre Bordeaux et Lyon via Massy et Poitiers, c’est la révolution chez les élus des départements oubliés, et notamment en Creuse où la fronde s’organise. Réactions.

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Le projet Bordeaux Lyon par Massy et Poitiers provoque une levée de boucliers, notamment de la part des élus du Limousin et du Massif central, qui sont les grands oubliés de ce futur tracé. L’annonce a été faite le 5 novembre dernier dans les colonnes de la Nouvelle République du centre ouest, après la découverte d’un courrier entre un élu de Poitiers et un agent de la SNCF, selon Marc Gouttebroze du collectif « Aurail ».

Le futur tracé de la ligne TGV entre Bordeaux et Lyon doit passer par Paris, Tours et Poitiers : une "aberration" selon le collectif et de nombreux élus.

Le futur tracé de la ligne TGV entre Bordeaux et Lyon doit passer par Paris, Tours et Poitiers : une « aberration » selon le collectif et de nombreux élus.

© collectif Aurail

Une décision qui ne passe pas alors que trois autres tracés avaient été proposés par ce même collectif : »Nos projets prévoyaient de desservir le Massif central et là on passe par Paris ! » s’étonne Marc Gouttebroze.

Tracé n°1 par Brive proposé par le collectif.

Tracé n°1 par Brive proposé par le collectif.

© Collectif Aurail


tracé n°2 proposé par le collectif : par Clermont et Brive.

tracé n°2 proposé par le collectif : par Clermont et Brive.

© Collectif Aurail


tracé n°3 par Limoges et Guéret proposé par le collectif.

tracé n°3 par Limoges et Guéret proposé par le collectif.

© Collectif Aurail

Encore une fois, on est exclu !

Valerie Simonet

Présidente du conseil départemental de la Creuse

Ulcérés par cette décision de la SNCF, Valérie Simonet, la présidente (LR) du département Creusois, Claude Riboulet, président de l’Allier, ainsi que plusieurs maires dont Marie-Françoise Fournier (SE) à Guéret ne baissent pas les bras.

Une pétition pour « promouvoir la liaison ferroviaire Bordeaux – Lyon par le Massif central » a déjà recueilli plus de 4300 signatures depuis ce samedi 29 novembre. Pour Valerie Simonet, la Creuse est tout simplement rayée de la carte : » Encore une fois, on est exclu ! Aujourd’hui, sans liaison transversale qui passe au cœur de la France, c’est un renoncement qui paraît clair et définitif de la part de l’État, et nous ne pouvons l’accepter , avant d’ajouter, sans ces liaisons ferroviaires vers Paris, Toulouse, Bordeaux, Lyon, pour nous ça veut dire que nos départements sont condamnés et que la vision d’aménagement du territoire à l’échelle nationale ne s’intéresserait qu’aux périphéries des métropoles, avec ces liaisons TGV qui ont été construites ces dernières années ».

Cette annonce, c’est un véritable mépris, une fois de plus, pour nos territoires ruraux qui sont au centre de la France

Eric Corréia

Président de l’agglomération du Grand Guéret

De son côté, Eric Correia, le président (PRG) de l’agglomération du Grand Guéret rédige actuellement une lettre ouverte au président de la République, au premier ministre et au président de la SNCF. « Cette annonce, c’est un véritable mépris, une fois de plus, pour nos territoires ruraux qui sont au centre de la France. Ce qui est vraiment révoltant, c’est qu’à l’heure où on demande aux élus locaux leur position sur les mobilités décarbonées et bien la SNCF nous condamne à utiliser encore plus la voiture et ça, c’est inacceptable… Ça fait 15 ans, que la SNCF investit sur le tout TGV, au détriment du train du quotidien, et que l’État ne fait pas son rôle d’opérateur, de régulateur, du principal actionnaire ».

Au-delà de la pétition, de nombreuses actions devraient voir le jour dans les mois qui viennent.