« Les camps de sans-abri se sont multipliés sur Strasbourg et l’Eurométropole : à peine un camp est démantelé qu’un nouveau voit le jour », constate le communiqué du collectif Pour une autre politique migratoire et de la FSU 67. « La diminution de places d’hébergement d’urgence et la mise à la rue de personnes sans solution ont abouti à des situations dramatiques. Rappelons que 24 hommes, 7 femmes et un enfant sont décédés à Strasbourg en 2024 », poursuit le texte.
« Le collectif “Pas d’Enfants à la rue” qui suit les enfants sans domicile scolarisés estime que 100 enfants seraient actuellement dans cette situation. » « Face à ces situations scandaleuses et inhumaines nous avons adressé des courriers au préfet, responsable de l’obligation de l’État en la matière (l’hébergement d’urgence est un droit inconditionnel), à l’Éducation nationale, à la municipalité de Strasbourg et à l’Eurométropole, enfin à la Collectivité européenne d’Alsace (CeA) pour leur demander des solutions. »
« Le silence des acteurs est inadmissible »
Le texte poursuit : « Dès le 27 mai 2025 puis le 15 septembre et le 17 octobre nous proposions qu’une table ronde (un comité partenarial) réunissant toutes les parties concernées soit mise en place. Seule la Ville de Strasbourg a accepté une rencontre, mais les courriers à la préfecture, l’Éducation nationale et la CeA restent sans réponse. Le silence des acteurs est inadmissible. Nous avons appris par hasard, le 25 novembre, que la préfecture devrait réunir le comité partenarial le 28 novembre et nous espérons que des solutions soient trouvées rapidement vu l’arrivée de l’hiver. Nous regrettons de ne pas avoir été invités à cette rencontre.
Nous répétons nos revendications d’un hébergement décent et inconditionnel pour toutes les personnes à la rue quelle que soit leur situation administrative. Des solutions concrètes ont été proposées par la société civile mais n’ont pas été envisagées par les différents acteurs. Mise à l’abri d’urgence en gymnases, réquisition de logements vacants par la préfecture ou la mairie, mise à disposition par la mairie ou la CeA de leurs propres logements vacants… La situation actuelle est un manquement grave aux obligations des pouvoirs publics d’assurer la protection des populations précaires, dans un espace qui accueille le siège du Conseil de l’Europe, organisation veillant à l’application rigoureuse de l’état de droit. Nous ne lâchons rien ! »