- La présidente directrice du Louvre a révélé ce lundi que la galerie d’Apollon, au cœur du cambriolage, n’avait pas été signalée « comme un point de vigilance ».
- Depuis le vol, de nombreuses failles de sécurité ont déjà été dévoilées.
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Des bijoux inestimables dérobés au musée du Louvre
Une nouvelle faille découverte dans la sécurité du Louvre ? La galerie d’Apollon, théâtre du célèbre cambriolage le 19 octobre, n’avait pas été signalée à la direction « comme un point de vigilance », a révélé la présidente directrice, Laurence des Cars, lundi 1ᵉʳ décembre au Parisien. « Pour moi, la galerie d’Apollon était un dossier clos », précise-t-elle.
C’est lors de sa prise de poste à la fin de l’année 2021 qu’on lui assure que « s’il y a une chose sur laquelle on peut être totalement rassuré, ce sont les joyaux de la Couronne », avec « trois nouvelles vitrines solides » remplacées lors de rénovations en 2018-2019, poursuit-elle. « Ce dossier ne m’a pas été signalé comme un point de vigilance », précise la présidente six semaines après les événements.
Un audit réalisé par le joaillier Van Cleef & Arpels pour le musée avait pourtant décrit dès 2018 avec précision la faille potentielle que représentait le balcon emprunté lors du vol de bijoux, avec un mode opératoire correspondant à celui utilisé par les voleurs, comme le révélait Le Monde une semaine plus tôt.
Avec le recul, on mesure que des fragilités structurelles subsistaient
Laurence des Cars, présidente directrice du Louvre
« Cet audit, je l’ai découvert le 23 octobre, quatre jours après le vol, après ma demande de la remontée de toutes les interventions sur 25 ans dans la galerie d’Apollon », assure Laurence des Cars. « Avec le recul, on mesure que des fragilités structurelles subsistaient. Je comprends que cela interroge », reconnaît-elle , expliquant avoir eu à traiter « beaucoup d’autres dossiers urgents » à son arrivée, dans un établissement vétuste.
Ces choix de la direction avaient même été épinglés début novembre par la Cour des comptes qui avait estimé que le musée le plus visité au monde avait « privilégié les opérations visibles et attractives » au détriment de la sécurité. Dans la foulée, Laurence des Cars a annoncé en novembre l’installation de 100 caméras aux abords du musée d’ici fin 2026 et d’un « poste avancé mobile de la police nationale » pour protéger le musée pendant les périodes d’affluence.
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Pour financer sa modernisation, le conseil d’administration du Louvre a approuvé jeudi dernier une hausse de 45% du prix d’entrée pour les visiteurs extra européens, soit un billet à 32 euros, à compter de 2026. « Les visiteurs internationaux, notamment les Américains qui sont la première nationalité (de visiteurs étrangers), comprennent très bien qu’ils contribuent ainsi à protéger un patrimoine universel. C’est une manière d’aider le Louvre », a estimé la directrice. Bien que les bijoux demeurent introuvables, Laurence des Cars se dit encore « optimiste » sur l’issue de l’enquête.
Malika CHEKLAL avec AFP
