Par
Julien Sournies
Publié le
1 déc. 2025 à 17h37
C’est un dossier qui continue de diviser à Saint-Étienne (Loire) et alentours. Alors que la Métropole a dressé un premier bilan satisfaisant de l’instauration du QR code pour accéder aux 13 déchèteries du territoire (mesure obligatoire depuis novembre 2024, ndlr), la municipalité, par l’intermédiaire de Cyrine Makhlouf, a récemment mis en lumière un constat bien plus mitigé.
Après la sortie de l’adjointe chargée de la propreté à la mairie de Saint-Étienne, Charles Dallara, conseiller métropolitain, a également tenu à prendre la parole face à une situation qu’il juge désormais « préoccupante ».
Une nette hausse des dépôts sauvages
Lors de la dernière séance du conseil de Saint-Étienne Métropole (SEM) ce mercredi 26 novembre 2025, l’élu a appelé la collectivité à suspendre cette mesure.
« Les chiffres sont sans appel : Avant le QR code, entre novembre 2023 et avril 2024, nous avions collecté 300 tonnes de dépôts sauvages. Après sa mise en place, sur la même période en 2024‑2025, ce chiffre est monté à 495 tonnes, soit près de 200 tonnes supplémentaires, soit une hausse de 60 % », a-t-il déploré.
Ce dernier annonce par ailleurs que ces données ne sont pas un « ressenti ». « Elles sont confirmées par les bons de pesées des camions. Et d’autres communes constatent la même tendance comme l’ont indiqué plusieurs maires lors du bureau métropolitain », poursuit Charles Dallara.
Un dispositif « complexe »
La raison de cette hausse des dépôts sauvages sur le territoire ? D’une part, l’élu métropolitain dénonce « la complexité du dispositif », laquelle justifie notamment un faible taux d’adhésion à Saint-Étienne, où seulement 15 % de la population s’est créé un compte.
D’autre part, Charles Dallara explique que les logements collectifs stéphanois ne disposent pas ou peu de lieux de stockage de leurs déchets ou encombrants, contraignant ainsi les usagers à avoir « plus souvent recours » aux déchèteries.
Les agents municipaux et les ripeurs, eux, voient leur pénibilité exploser : les bacs de gravats, qui étaient saturés une à deux fois par trimestre, le sont désormais une à deux fois par semaine. Cela multiplie les interventions, accroît les risques physiques et fatigue nos équipes.
Charles Dallara
Conseiller métropolitain de SEM
Votre région, votre actu !
Recevez chaque jour les infos qui comptent pour vous.
S’incrire
Un accès réservé aux particuliers sur justificatif de domicile
Les dépenses pour la municipalité ont par ailleurs été évoquées : « Les coûts s’alourdissent : caméras de vidéoverbalisation, recrutement de policiers municipaux, mobilisation permanente de camions. Tout cela n’était pas prévu et pèse lourdement sur nos budgets municipaux déjà bien compliqués à préparer avec le cirque que nous connaissons au national. »
Nous avons aussi des responsabilités environnementales quand les dépôts se font en pleine nature. C’est pourquoi je demande une suspension du QR code.
Charles Dallara
Conseiller métropolitain de SEM
Pour faciliter l’accès aux déchèteries, l’élu souhaite qu’il soit réservé aux particuliers sur justificatif de domicile, appelant à une « interdiction aux professionnels ». Et Charles Dallara de conclure : « L’objectif est simple : stopper immédiatement l’explosion des dépôts sauvages, protéger l’environnement, préserver la santé de nos agents et de nos concitoyens, et éviter des surcoûts inutiles. »
À noter qu’une pétition a été créée le 19 novembre dernier pour dire « non aux QR codes dans les déchetteries de Saint-Étienne Métropole ». À l’heure où nous écrivons ces lignes, celle-ci a déjà recueilli près de 400 signatures.
Personnalisez votre actualité en ajoutant vos villes et médias en favori avec Mon Actu.