Il n’a plus le même maillot, mais il a toujours la même passion. Et il la croque à pleines dents. Après deux saisons abouties avec Hyères/Toulon et un titre de champion de France de NM1, le pivot Quentin Losser a redécouvert l’Élite à 26 ans à la JDA Dijon, au côté d’autres Varois, comme l’entraîneur Laurent Legname. Ce dernier glisse : « Quentin est fidèle à ce que j’attendais de lui, il est travailleur, besogneux. Il doit progresser sur la vitesse et le temps de réaction, notamment en défense, mais il a su saisir sa chance. »

Évidemment, la magie de la coupe de France lui offre ce soir un déplacement « chez [lui] », sur le parquet du HTV. L’occasion de prendre des nouvelles du roc de Carnoules.

Qu’est-ce que ça vous fait d’affronter le HTV pour la première fois ?

Ça va faire bizarre, surtout après deux années géniales. C’est là où j’ai repris du plaisir à jouer. Mais je suis content, j’ai vraiment envie de disputer ce match. Je connais tout le monde, encore plus que quand je suis revenu il y a deux ans. On est toujours en contact, surtout avec les autres champions de NM1, ce ne sont que des bons gars. Dès le tirage au sort, on s’est un peu charriés.

Allez-vous mettre autant les coudes ?

Voire même plus face aux collègues (rires) ! C’est comme ça que je joue, donc je ne vais pas changer… Si Max (Eugene) ou Niko (Knezevic) rentre dans la raquette, il va prendre un bourre-pif ! Mais après, on ira boire une bière. Si je marque des paniers, je vais sans doute crier, mais j’essaierai d’avoir un peu de retenue. Le but n’est pas d’être arrogant, alors que je n’ai que du respect pour le HTV et ce que le club a fait pour moi.

Quelle est la valeur de ce match pour Dijon après un début de saison mitigé ?

On ne craint personne et on doit gagner, mais ce serait con de ne pas prendre le HTV au sérieux. Pour nous, la coupe est un objectif. Et on a envie de se rattraper après notre élimination très tôt en FIBA Europe Cup. On manque encore d’assurance, on est sur une spirale négative (Dijon est 12e d’Élite après neuf journées), mais je ne suis vraiment pas inquiet, la saison est encore longue.

À titre personnel, comment vous sentez-vous ?

L’adaptation a été vraiment cool, car je suis entouré de mecs d’expérience, comme David Holston, Justin Bibbins ou Axel Julien (j’étais cadet quand il a démarré en pro au HTV, c’est sympa de jouer ensemble). C’est hyper productif pour moi. Et Laurent Legname, que j’ai connu au HTV aussi, m’a fait sentir que j’aurais un rôle dans l’effectif (il tourne à quelque 9 pts et moins de 4 rebonds toutes compétitions confondues).

Et comment vivez-vous le fait de rejouer au plus haut niveau après être redescendu en NM1 et en Pro B ?

Je me régale ! C’est du pur plaisir, parce que je vis de ma passion. Mon parcours, c’est un peu la magie du sport. Il y a trois ans, j’étais sur le banc, à Lorient, en NM1 : jamais, alors, je ne me serais dit que j’évoluerais en Élite et que ça marcherait. Donc j’en profite et je m’éclate. Maintenant, j’ai signé pour un an, mais je n’ai pas de plan de carrière. Je veux voir jusqu’à quel niveau je peux évoluer, sans forcer les choses.

Comment s’est fait votre recrutement, alors que vous étiez toujours sous contrat avec le HTV ?

Dijon m’a appelé. Puis Laurent Legname m’a expliqué sa vision du jeu, de la défense. C’est un peu la même que Jean-Louis Borg (le coach qui l’a relancé au HTV, Ndlr), dans laquelle je me sens bien, avec plus de précision, de concentration et de vitesse d’exécution car c’est le niveau au-dessus. Ce n’était pas dans mes papiers d’aller en Élite. J’aurais pu rester « tranquillou » à la maison, mais je voulais voir ce que je valais. J’avais une clause pour ça et le HTV m’a laissé partir parce qu’il a compris que c’était bien pour moi. Ça s’est fait avec une bonne entente.

Quel est votre regard sur la saison du HTV ?

Je suis déjà content qu’ils n’ont pas démarré aussi mal qu’on l’avait fait l’année dernière. Ils sont sur un bon enchaînement (quatre succès de rang en Élite 2, Ndlr) et John Roberson a fait du bien à l’équipe. Vu comment c’est parti, ça ne me choquerait pas qu’ils accrochent au moins les play-in.