DANIEL CENG / Anadolu via AFP
En Asie, le terrible bilan des inondations s’alourdit encore, les craintes de pénuries s’étendent (Photo prise dans la province de Cebu aux Philippines où les proches de svictimes viennent leur rendre un dernier hommage)
Il s’agit de la pire catastrophe naturelle subie par l’île d’Asie du Sud depuis le tsunami de 2004. En Indonésie, où les inondations et glissements de terrain ont fait plus de 630 morts et 500.000 déplacés, l’urgence est désormais d’acheminer de la nourriture aux sinistrés dans de nombreuses zones totalement isolées, alors que le bilan des intempéries en Asie du Sud-Est et au Sri Lanka atteint près de 1200 morts.
Les pluies torrentielles de la mousson, associées à deux cyclones tropicaux distincts la semaine dernière, ont déversé des trombes d’eau sur l’ensemble du Sri Lanka et certaines régions de Sumatra (Indonésie), du sud de la Thaïlande et du nord de la Malaisie.
Le bilan en Indonésie est monté mardi à 631 morts et un million de personnes évacuées, a indiqué l’Agence nationale de gestion des catastrophes. Selon un nouveau bilan ce mardi, 410 personnes sont mortes au Sri Lanka et 336 sont toujours portées disparues.
Peur des pénuries, « les gens achètent en panique »
Dans la région d’Aceh, à l’extrémité occidentale de Sumatra, déjà meurtrie par le tsunami dévastateur de 2004, ceux qui en ont les moyens constituent des réserves par crainte de pénuries, ont indiqué des habitants à l’AFP.
« Les routes sont en grande partie coupées dans les zones inondées », a déclaré à l’AFP Erna Mardhiah, 29 ans, au milieu d’une longue file d’attente à une station-service de Banda Aceh. « Les gens craignent de manquer de carburant », a-t-il ajouté, alors qu’il fait la queue depuis déjà deux heures.
La nourriture se fait si rare que les prix explosent. « La plupart des choses sont déjà hors de prix… les piments à eux seuls coûtent désormais jusqu’à 300.000 roupies le kilo (15,5 euros), c’est probablement pourquoi les gens achètent en panique », a-t-il dit.
« Grave risque de pénurie alimentaire et de famine »
Lundi, le gouvernement indonésien a annoncé l’envoi de 34.000 tonnes de riz et de 6,8 millions de litres d’huile de cuisson aux trois provinces les plus touchées : Aceh, Sumatra Nord et Sumatra Ouest.
« Il ne peut y avoir aucun retard », a affirmé le ministre de l’Agriculture, Andi Amran Sulaiman, alors que beaucoup ont appelé le président Prabowo Subianto à décréter un état d’urgence national afin d’accélérer et de coordonner le déclenchement des aides.
Les organisations humanitaires ont indiqué qu’elles s’efforçaient d’acheminer de l’aide vers les zones sinistrées, tout en avertissant que les marchés locaux étaient à court de produits de première nécessité et que les prix des produits disponibles avaient triplé.
« Les communautés de toute la province d’Aceh courent un grave risque de pénurie alimentaire et de famine si les chaînes d’approvisionnement ne sont pas rétablies dans les sept prochains jours », a prévenu l’organisation caritative Islamic Relief.