L’économie britannique devrait croître plus rapidement que prévu l’an prochain, selon les prévisions publiées mardi par l’OCDE, qui souligne l’impact du budget de la ministre des Finances Rachel Reeves sur la consommation, ainsi que le frein exercé par l’incertitude mondiale, susceptible de maintenir la pression sur l’inflation.
L’organisation basée à Paris a relevé sa prévision de croissance économique pour le Royaume-Uni en 2026 à 1,2 % contre 1 % dans ses précédentes estimations de septembre. Elle table désormais sur une progression du produit intérieur brut de 1,3 % en 2027.
« Il reste essentiel de veiller à ce que la consolidation budgétaire soit soigneusement programmée, compte tenu des importants risques baissiers pesant sur la croissance et des risques haussiers sur l’inflation, et qu’elle soit bien calibrée, en combinant mesures d’augmentation des recettes et réductions des dépenses », souligne l’OCDE dans sa dernière perspective économique mondiale.
La ministre des Finances, Rachel Reeves, a annoncé le 26 novembre une hausse des dépenses publiques, financée par une augmentation de l’emprunt d’État et une hausse des impôts sur les salariés, les épargnants et les investisseurs.
Rachel Reeves a salué ces prévisions, affirmant que le budget présenté la semaine dernière avait permis de réduire les listes d’attente du service national de santé, l’emprunt et la dette publics, ainsi que le coût de la vie.
L’OCDE s’attend à ce que le déficit public du Royaume-Uni reste élevé, mais se réduise de 5,9 % du PIB en 2025 à 5,1 % en 2027, avec un total des recettes atteignant 40 % de la production économique.
L’organisation estime que l’inflation des prix à la consommation devrait atteindre en moyenne 3,5 % cette année – un taux supérieur à celui de tout autre pays du G7 – avant de retomber à 2,5 % en 2026, puis à 2,1 % en 2027.
La prévision d’inflation pour l’an prochain est conforme aux estimations publiées la semaine dernière par l’organisme de surveillance budgétaire britannique.
« Des anticipations d’inflation élevées et d’éventuels effets de second tour liés à la hausse des cotisations sociales, du salaire minimum et à la forte inflation alimentaire constituent un risque haussier pour les prix », avertit l’OCDE, ajoutant que cela pourrait inciter la Banque d’Angleterre à maintenir ses taux d’intérêt à un niveau élevé plus longtemps, ce qui représenterait un risque baissier pour la croissance économique.
Avec des finances publiques sous tension, l’OCDE met en garde : la capacité du gouvernement britannique à faire face à d’éventuels chocs économiques futurs est limitée.