
L’alimentation joue un rôle majeur dans notre état de santé, et notamment pendant les traitements contre le cancer.
Bien manger nous aide à être en bonne santé, et ce même pendant le combat contre le cancer. L’impact de l’alimentation sur l’efficacité des traitements anti-cancéreux fait ainsi l’objet de plus en plus d’études. L’une d’elles, menée par l’Inserm et l’Institut Curie et publiée dans la revue Nature Communications, a montré des preuves prometteuses des bienfaits d’un aliment sur l’efficacité d’un traitement. Il s’agit de l’immunothérapie, prescrite à de nombreux patients.
Les immunothérapies sont une approche thérapeutique en plein essor en cancérologie : elles font désormais partie des traitements de référence, à côté de la chimiothérapie et de la radiothérapie. Mais « au lieu de s’attaquer directement aux cellules tumorales comme » ces dernières, l’immunothérapie « consiste à activer le système immunitaire du patient, pour l’aider à reconnaître les cellules cancéreuses » et les détruire, explique ainsi l’Inserm ce 2 décembre. Elle est indiquée à des patients souffrant d’un cancer colorectal, rénal, bronchique, ORL, hodgkinien, de la peau… Et si certains aliments pouvaient la rendre encore plus efficace ?

Des chercheurs de l’Inserm et de l’Institut Curie ont justement étudié l’impact d’un nutriment très présent dans les légumes crucifères (chou, brocolis, chou-fleur, cresson, navet, roquette, radis…) sur l’immunothérapie. Pour cela, ils ont donné deux régimes différents à des animaux : l’un contenait ce nutriment appelé « indole-3-carbinol », et l’autre non.
Le résultat était sans appel : avec le régime « sans », le traitement n’était efficace que chez 20 % des animaux, contre 50 à 60 % chez ceux qui ont eu le régime avec le nutriment présent dans les crucifères. « Lorsqu’on enlève ce composé présent dans les choux, il y a une diminution drastique de l’efficacité de l’immunothérapie », souligne la Dr Elodie Segura, directrice de recherche Inserm à l’Institut Curie.
Au-delà de leurs observations sur les animaux, les chercheurs ont « réussi à identifier les mécanismes d’action de l’indole-3-carbinol en jeu dans l’immunothérapie », explique un communiqué. Cette substance se lie à un récepteur présent sur les cellules du système immunitaire, qui sont alors « activées » et peuvent s’attaquer aux cellules cancéreuses.
Même si d’autres recherches doivent être menées sur l’Homme pour confirmer ces résultats, la Dr Segura se réjouit que ces « travaux permettent de mieux comprendre le rôle des nutriments dans les réponses immunitaires antitumorales. Pour les patients, ces données pourraient permettre d’optimiser les régimes alimentaires afin d’assurer l’efficacité des traitements ». Il pourrait alors bientôt être conseillé aux patients de manger plus de choux pendant un traitement contre le cancer !