Convaincre un maximum de Franciliens d’adopter le vélo pour leurs déplacements : c’est tout l’enjeu de Véligo Location, un service développé par Île-de-France Mobilités (IDFM) qui permet de louer un vélo électrique pendant plusieurs mois. Depuis son lancement en 2019, 140 000 abonnements ont été enregistrés. « Un immense succès » se félicite Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France. A l’occasion d’une conférence de presse organisée ce mardi 2 décembre, elle a une nouvelle fois assuré vouloir doubler la flotte actuelle à l’horizon 2030. 30 000 Véligo seront ainsi en circulation en 2028, pour atteindre 40 000 d’ici quatre ans. « On veut tripler l’usage du vélo d’ici à 2030 car il est adapté à la moitié des déplacements effectués en Île-de-France : 50 % des trajets sont réalisés sur 7 km », insiste-t-elle. Mais encore faut-il que ce mode de transport soit adapté à tous.

Aux côtés de l’exploitant de Véligo, Cyclonova (groupement de La Poste et Transdev), IDFM a ainsi revu son offre pour rendre le vélo plus accessible. 19 modèles vont être proposés, contre quatre actuellement. Au-delà des deux-roues classiques, il sera possible, à compter du 5 janvier, de louer un vélo pliant pour 22 euros par mois. Quatre types de vélos-cargos, plus ou moins volumineux, seront également mis en service pour 88 euros par mois. Grande nouveauté : huit modèles de véhicules électriques (44 euros par mois) ont été conçus pour les personnes ayant des besoins spécifiques liés à leur santé (vélos à assise basse, tricycles, tandem côte à côte, triporteur pour fauteuil roulant, triporteur avec maindalier…).

Par ailleurs, Véligo s’adresse désormais aux professionnels – artisans, commerçants ou professions libérales par exemple – avec une offre dédiée de quatre vélos-cargos, à partir de 100 euros par mois. Certains modèles disposent d’un caisson isotherme ou d’une remorque pour transporter du matériel volumineux. A ce stade, 500 véhicules destinés aux professionnels seront mis en service en 2026. Une flotte qui pourra atteindre « jusqu’à 1 000 unités en fonction du succès du service », assure IDFM.

A noter qu’il existe des tarifs réduits notamment pour les étudiants, les demandeurs d’emploi ou encore les retraités, permettant de diviser par deux le coût de l’abonnement mensuel. Les salariés peuvent aussi bénéficier d’un remboursement par leur entreprise à hauteur de 50 % minimum.

En parallèle, IDFM prévoit de déployer 40 « maisons du vélo » en Île-de-France. « L’idée est d’accompagner les usagers, les conseiller sur le modèle le plus adapté pour eux. Il sera possible d’essayer les différents véhicules et des ateliers de réparation seront disponibles », commente Valérie Pécresse. Dès 2026, huit zones « fixes » seront inaugurées, et sept « mobiles » verront le jour au cours de l’année. Les premières ouvriront à Ermont-Eaubonne (95), Juvisy-sur-Orge (91) et Croix de Berny (92).

Au total, 50 millions d’euros ont été investis par IDFM. « Les abonnements nous permettent de couvrir 30 % des frais annuels », assure Valérie Pécresse qui ambitionne de faire de Véligo le plus grand service de vélos électriques de location longue durée au monde. « On met un grand coup d’accélérateur à cette offre de transport public car le modèle fonctionne : 90 % des utilisateurs assurent avoir l’intention d’acheter leur propre vélo à la suite de leur expérience Véligo », souligne-t-elle.

Pour les encourager à passer le cap de l’achat, plusieurs subventions existent, jusqu’à 1 200 euros financés par la région, cumulables avec celles des collectivités locales ou d’entreprises. Des aides qui semblent porter leurs fruits : selon une étude de la mairie de Paris, le volume de circulation à vélo a grimpé de 34 % de 2020 à 2024. En parallèle, la fréquentation des vélos en libre-service via des sociétés privées a été multipliée par deux, pendant que celle de l’offre publique Vélib’ a augmenté de 10,4 % entre 2023 et 2024.