“Le président français s’envole pour sa quatrième visite officielle en Chine”, annonçait, mardi 2 décembre, le média financier américain Bloomberg. Le chef de l’État se rendra dans un premier temps à Pékin, où il s’entretiendra avec son homologue, Xi Jinping, “pour un échange de points de vue sur les grands enjeux régionaux et internationaux”, rapporte China Daily, un quotidien anglophone aligné sur le discours officiel des autorités chinoises. Il rejoindra ensuite la ville de Chengdu, dans la province du Sichuan, dans le centre-ouest du pays, où se trouve le centre de conservation où vient d’être rapatrié le couple de pandas géants qui étaient hébergés au zoo de Beauval.
Cette visite de trois jours “permettra de poursuivre le développement de la relation franco-chinoise”, expliquait l’Élysée dans un communiqué, mercredi 26 novembre. L’an dernier, le président chinois était venu en France pour le “soixantième anniversaire de l’instauration des relations diplomatiques” entre les deux pays, rappelle China Daily.
Le déplacement d’Emmanuel Macron intervient alors que l’Europe “s’efforce d’élaborer rapidement une réponse au plan de paix pour l’Ukraine de Donald Trump”, relate le South China Morning Post, qui explique que “la position de Pékin dans ce conflit dérange Paris et Bruxelles”. Ils accusent en effet la Chine “de soutenir la machine de guerre russe”. La France “a exprimé son souhait de voir Pékin réussir à persuader Moscou de respecter les règles de l’ONU en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité”, précise le quotidien.
Une “dépendance aux produits chinois”
Si le South China Morning Post estime que les relations sont globalement bonnes entre les deux pays, China Daily va jusqu’à affirmer que Pékin voit en Paris “un partenaire indispensable” avec qui il peut “maintenir un vrai multilatéralisme”. “En tant que fondateurs de l’ordre international post-Seconde Guerre mondiale” et “grandes puissances”, les deux pays “partagent une même responsabilité : celle de résister aux conflits entre blocs” et “d’empêcher le monde de sombrer dans des batailles de tyrans”, ajoute le média chinois.
Une autre dominante de la rencontre concernera les “tensions commerciales croissantes” entre la Chine et l’Europe, explique le South China Morning Post. Selon Bloomberg, le chef de l’État, qui sera accompagné de plusieurs ministres et chefs d’entreprise, souhaite “apaiser les relations entre l’UE et Pékin, tendues depuis quelques mois à la suite de la décision chinoise de limiter l’exportation de terres rares”.
Emmanuel Macron défend notamment “des politiques commerciales plus protectionnistes au niveau européen, et milite pour la hausse des droits de douane sur les véhicules électriques et l’acier chinois”, rappelle le South China Morning Post. “Les entreprises européennes ont mis trop longtemps à comprendre l’ampleur de leur dépendance aux produits chinois, et il est indispensable de rattraper le temps perdu”, conclut Bloomberg.